Yvonne : La t锚te me tourne, j'ai fait une folie, une folie affreuse. J'ai fait... Michel : Parle-nous. Yvonne : Je ne peux pas. Je voudrais. Sauvez-moi ! Sauve-moi, Mik ! Pardonne-moi, Mik. Je vous ai vus ensemble, l脿-bas, dans le coin. Je me suis dit que je vous g锚nais, que je d茅rangeais les autres. Michel : Maman ! Yvonne : J'ai perdu la t锚te. Je voulais mourir. Mais je ne veux plus mourir. Je veux vivre. Je veux vivre avec vous ! Vous voir... heureux.
Jean Maurice Eug猫ne Cl茅ment Cocteau (5 July 1889 鈥� 11 October 1963) was a French poet, novelist, dramatist, designer, boxing manager, playwright and filmmaker. Along with other Surrealists of his generation (Jean Anouilh and Ren茅 Char for example) Cocteau grappled with the "algebra" of verbal codes old and new, mise en sc猫ne language and technologies of modernism to create a paradox: a classical avant-garde. His circle of associates, friends and lovers included Jean Marais, Henri Bernstein, Colette, 脡dith Piaf, whom he cast in one of his one act plays entitled Le Bel Indifferent in 1940, and Raymond Radiguet.
His work was played out in the theatrical world of the Grands Theatres, the Boulevards and beyond during the Parisian epoque he both lived through and helped define and create. His versatile, unconventional approach and enormous output brought him international acclaim.
1938 play by the great Jean Cocteau, supposedly meant to be a farce with the framework of popular theatre --so the melodramatic ending can perhaps be forgiven.
Banned in its era, it lacks the sting its original audience would have felt, but still has that claustrophobic, get-me-out-of-this family feel.
Psycho-sexual, semi-incestuous family relationships, plus plenty of quirk (A grandfather who obsessively counted semi-colons, and knows how many were in Balzac's La Cousine Bette.)
Ho preso questo libro in biblioteca dopo aver visto lo spettacolo teatrale diretto da Filippo Dini al Carignano (se potete in qualche modo recuperatelo; lo spettacolo 猫 meraviglioso). Il libro fa molto ridere, ma mette in scena una tragedia familiare ben strutturata. Questo testo 猫 squisitamente Cocteau, nonostante si allontani molto dalla sperimentazione surrealista per portare in scena un vero e proprio dramma borghese. La forza di questo testo 猫 la capacit脿 e la naturalezza con cui unisce sapientemente elementi tragici e comici.
Comme le dit Georges, dans d鈥檃utres circonstances, la pi猫ce aurait pu 锚tre un vaudeville, une simple farce. Un p猫re et un fils tombe amoureux de la m锚me jeune femme sans le savoir. Le fils revient 脿 la maison pour annoncer la nouvelle 脿 ses parents, mais le p猫re comprend vite qu鈥檌l s鈥檃git de sa propre ma卯tresse. Il fait tout pour emp锚cher les amours de son fils et n鈥檋茅site pas 脿 recourir au mensonge pour masquer son orgueil bless茅. La tante L茅o, tr猫s diff茅rente des parents, d茅cide de prendre la jeune fille sous son aile et oblige Georges 脿 d茅voiler ses mensonges. Mais la m猫re, amoureuse de son fils et ne supportant pas l鈥檌d茅e d鈥櫭猼re remplac茅e par une autre femme, d茅cide de se donner la mort en suicidant devant tous.
La force de la simplicit茅 et du d茅pouillement :
La pi猫ce est simple est c鈥檈st ce qui fait sa force. Trois actes, seulement deux d茅cors diff茅rents et une opposition sommaire : Georges et Yvonne, les 芦 parents terribles 禄, 茅go茂stes, emport茅s, irr茅fl茅chis, perdus, qui ont un fils, Michel, tout aussi enfant qu鈥檈ux. Ils repr茅sentent le d茅sordre, le d茅sir animal, instinctif, qui, s鈥檌l est contrari茅, se cabre, se 芦 bute 禄, et fait couler tout le monde avec lui, dans un 芦 drame 禄 g茅n茅ral. La maison est surnomm茅e la 芦 roulotte 禄, symbole de cette vie de boh猫me, chaotique. Le p猫re est un inventeur rat茅, passionn茅 de Jules Verne et tentant sans grand succ猫s d鈥檌nventer le 芦 canon sous-marin 禄. La m猫re est une maniaco-d茅pressivo-incestueuse, amoureuse de son fils sans se l鈥檃vouer, le couvant sans cesse, incapable de le laisser s鈥櫭﹍oigner, elle-m锚me terr茅e dans son salon bourgeois sans jamais mettre le pied dehors. Face 脿 ce bloc du d茅sordre, incapable d鈥檌nt茅grer le 芦 principe de r茅alit茅 禄, se trouve le bloc de l鈥檕rdre, autant litt茅ral que figur茅 : tante L茅o(nie) et Madeleine. L鈥檕rdre, c鈥檈st d鈥檃bord celui litt茅ral de l鈥檃ppartement bien rang茅, du soin de la maison, de la logistique des courses, de la cuisine etc 鈥� ensuite, c鈥檈st l鈥檕rdre figur茅 de la morale, de la 芦 vie bien ordonn茅e 禄, de la dignit茅 et du sacrifice. L茅o, que Georges devait 茅pouser avant de se r茅tracter et de se tourner vers sa soeur, Yvonne, est l鈥檃rch茅type du pardon et de la bont茅, qui par amour pour Georges, pr茅f猫re qu鈥檌l soit heureux avec une autre plut么t que lui causer de la peine. Sto茂cienne, Madeleine l鈥檈st aussi quand Georges invente son affreux mensonge plut么t que de laisser son fils vivre son idylle avec elle. Elle pr茅f猫re, elle aussi ne pas blesser Michel et accepter un odieux mensonge. C鈥檈st cette configuration presque sch茅matique de ces blocs qui donnent tant de charme 脿 la pi猫ce. Le revirement de Georges et la noyade compl猫te d鈥橸vonne donnent deux trajectoires possible 脿 ce drame, tendu entre la trag茅die, le vaudeville et la tragi-com茅die.
La d茅licate r茅flexion sur la bourgeoisie :
Un autre int茅r锚t de la pi猫ce, 脿 mon avis, c鈥檈st la subtile r茅flexion sur la bourgeoisie. Bien que la r茅flexion ne soit pas appuy茅e, elle est port茅e par L茅o qui entend bien mettre le couple face 脿 ses paradoxes et ses pr茅judices : se targuant d鈥檋abiter dans une 芦 roulotte 禄, ces bourgeois-boh猫me vivant dans le d茅sordre, dans la 芦 lune 禄, sont bien in fine des bourgeois. La preuve irr茅futable finit par 茅chapper 脿 Yvonne : 芦 Georges, tu penses, vous pensez, L茅o et toi, s茅rieusement, tranquillement, que cette personne pourrait porter notre nom, entrer dans notre milieu. 禄 Tout est dit. Alors qu鈥橸vonne se pr茅sente comme une m猫re sympathique, 芦 camarade 禄 de son fils, laissant la maison voguer sur les flots, elle reste, dans sa moelle, dans sa chair, une bourgeoise. L茅o nous fait voir ce que le d茅sordre cache : l鈥檌ncons茅quence et le fait de s鈥檈n remettre sur les autres quand il y a un probl猫me. Ce n鈥檈st pas 茅tonnant que la bourgeoisie est attach茅e au d茅sordre et que Madeleine, l鈥檕uvri猫re est associ茅e 脿 l鈥檕rdre. La famille a une couleur fin-de-si猫cle d茅cadente qui t茅moigne de l鈥檌ncons茅quence morale la classe sup茅rieure.
芦 Apr猫s moi le d茅luge 禄, les parents terribles d鈥檃ujourd鈥檋ui 鈥�
Il s鈥檃git sans aucun doute d鈥檜ne pi猫ce sur l鈥檃mour. L鈥檃mour d鈥檜ne m猫re pour son fils, l鈥檃mour adult猫re d鈥檜n couple quinquag茅naire qui peine 脿 se r茅inventer, l鈥檃mour de deux jeunes gens vivant une idylle. Mais j鈥檃i vu dans cette pi猫ce plus qu鈥檜ne simple r茅flexion sur l鈥檃mour et les rapports familiaux. Je crois qu鈥檕n peut extrapoler l鈥檃ttitude de Georges et d鈥橸vonne face 脿 celle de L茅o. Ils repr茅sentent pour moi cette g茅n茅ration d鈥檃dultes, incapables de se sacrifier pour leurs enfants alors qu鈥檌ls sont arriv茅s 脿 cette situation par eux-m锚mes. J鈥檡 vois le comportement, pour le dire rapidement, des 芦 baby-boomers 禄 face au r茅chauffement climatique. Incapable de se r茅former, de se restreindre ou de se mod茅rer, les voil脿 privant leurs enfants d鈥檜n futur heureux, les obligeant 脿 fuir (ou les coupant du principe de r茅alit茅 comme ils le sont eux-m锚mes). Certains aujourd鈥檋ui suivent la conduite de Georges (reconnaissance des erreurs) mais d鈥檃utres empruntent la voie d鈥橸vonne et pr茅f猫re voir tout le monde sombrer avec eux plut么t que d鈥檃vouer qu鈥檌ls ont 芦 bien profit茅 禄 , qu鈥檌ls se sont tromp茅s et qu鈥檌l s鈥檃git d茅sormais d鈥櫭猼re remplac茅s.
Le personnage d鈥橸vonne, misogynie de Cocteau ?
Sans en entrer dans la pol茅mique et sans faire de la psychologie de comptoir, je remarque simplement que le r么le le plus 芦 terrible 禄 est laiss茅 脿 Yvonne, la femme. Elle est la femme 芦 hyst茅rique 禄 par excellence, incapable de se mettre en retrait pour voir son fils heureux. Elle est la seule qui ne parvient pas 脿 dominer son 茅go茂sme et qui pr茅f猫re tout an茅antir en laissant la marque ind茅l茅bile de son suicide comme une trace infamante et ind茅l茅bile sur la relation naissante. 芦 Apr猫s moi le d茅luge 禄 est un adage qui lui convient parfaitement. Sans aller jusqu鈥櫭� accuser Cocteau de misogynie, c鈥檈st quand m锚me int茅ressant de remarquer que ce r么le n鈥檈st pas laiss茅 脿 Georges qui arrive parfaitement 脿 dominer ses sentiments et son orgueil d鈥檋omme 芦 cocu 禄 et de vieux barbon, alors que c鈥檈st lui qui trompe sa femme, ment 脿 son fils et fait porter le fardeau 脿 Madeleine. Pourtant, c鈥檈st bien Yvonne qui nous para卯t absolument ha茂ssable, par sa faiblesse, par ses d茅bordements et ses outrances. 芦 Un homme 莽a s鈥檈mp锚che 禄 dirait l鈥檃utre, et Yvonne n鈥檈ntre pas dans cette cat茅gorie, celle des gens qui s鈥檃mendent, qui finissent du bon c么t茅, et qui 芦 repartent 脿 z茅ro 禄 comme dit L茅o. Alors qu鈥檕n prend le parti de la jeunesse et qu鈥檕n croit au nouveau d茅part des amoureux, la voix d鈥橸vonne vient ternir ce beau tableau : 芦 Je vous empoisonnerai. Je vous d茅noncerai. 禄 Voil脿 donc le d茅sordre 脿 l鈥櫭﹖at brut, cette hybris d鈥檜ne m猫re castratrice, poule-couveuse, incapable de laisser partir son fils pour les bras d鈥檜ne autre femme, une belle-m猫re qu鈥檕n ne voudrait pas avoir (y qui renforce ce st茅r茅otype qui s鈥檈st 茅panoui au XIX猫me si猫cle, cf. Yannick Ripa, L'茅tonnante histoire des Belles-M猫res). Mais malgr茅 ce caract猫re ex茅crable, je trouve une sorte de grandeur tragique que je ne peux m鈥檈mp锚cher d鈥檃dmirer, du moins de reconna卯tre : 芦 Laissez-moi ! Ne vous hissez pas sur un pi茅destal ! Vous n鈥檈n 锚tes pas plus dignes que moi, apr猫s tout. 禄 dit-elle 脿 la sc猫ne 2 de l鈥檃cte III. C鈥檈st vrai que pendant toute la pi猫ce, et L茅o le dit bien, les parents sont des enfants d茅sordonn茅s, impulsifs, auxquels on ne dit pas tout 鈥� Mais 脿 aucun moment on essaye de faire sortir Yvonne de ce r么le : on lui force la main pour aller chez Madeleine en lui mentant, on la force 脿 accueillir Madeleine alors qu鈥檌l lui faudrait du temps et qu鈥檈lle le demande. Je ne suis pas en train d鈥檈ssayer de gommer tous les d茅fauts du personnage, mais au moins d鈥檈xpliquer son comportement. Nouvelle Ph猫dre, elle est peut-锚tre moins coupable que l鈥檃utre, car elle pr锚te 脿 laisser son fils repartir et regrette tout de suite apr猫s s鈥櫭猼re empoisonn茅e. Pensons avec amour 脿 Yvonne.
Il faudrait donc faire lire cette pi猫ce 脿 tous, en priorit茅 aux jeunes gens amoureux (ou avant leurs premi猫res amours), mais surtout aux parents 芦 terribles 禄, qui ont le go没t du d茅sordre et qui ont du mal 脿 voir grandir leurs enfants.
J'appr茅cie le c么t茅 psychologie de la pi猫ce. L茅o et Georges sont aptes 脿 se remettre en question. Au contraire d'Yvonne qui persiste 脿 vouloir rester une m猫re 茅ternelle. Quant 脿 Michel, il est 脿 mon sens la figure parfaite d'un jeune adulte voulant s'茅manciper, tout en restant un enfant 茅ternel.
J鈥檃i ador茅 cette pi猫ce. Cocteau est d茅cid茅ment l鈥檜n de mes auteurs de th茅芒tre favoris.
La pi猫ce raconte comment une relation bien trop possessive entre une m猫re et son fils prend fin de fa莽on tragique. Une nouvelle femme dans la vie du fils, une m猫re qui se sent abandonn茅e, un p猫re qui trompait sa femme, un mensonge ajout茅 脿 un autre mensonge, une tante qui se venge鈥u souhaite arranger les choses, question de point de vue.
On emprunte 脿 tous les styles : classique, drame, vaudeville, farce鈥� Tous les 茅l茅ments sont l脿 mais aucun ne g锚ne l鈥檃utre. Les personnages sont attachants ou du moins vous feront ressentir quelque chose; le rythme est soutenu sans longueur, mais assez lent pour faire prendre la gravit茅 de la situation.
Personne n鈥檈st 脿 plaindre, personne n鈥檈st 脿 d茅tester. Il s鈥檃git d鈥檜n tableau de la vie avec ses bassesses, ses espoirs, ses mensonges et ses fins en demi-teintes.
Je ne peux que recommander cette lecture qui, si elle ne fait pas 芦 r茅fl茅chir sur la soci茅t茅 禄 peut du moins nous faire r茅fl茅chir sur nous-m锚me.
Another Oedipal masterpiece from Cocteau, who reveals all the lies, delusions, hypocrisies, absurdities, deceit, and machinations of both the family unit and romantic love, suggesting that we learn to play our part in the latter based on the early tutelage by the former. Every character in the play is a jilted lover, performing their role suspended between jealousy and self interest. The adults are childish, and the children are old beyond their years.
The harsh truth at the core of the play: to enter into any relationship is necessarily to hurt another, whether it is a former lover, a current lover, a close family member, a friend, an acquaintance, or even oneself or one鈥檚 partner, if things go sideways. Exclusivity is divisive by nature, and to forge a new bond is to destroy any number of other bonds in the process.
La pi猫ce b茅n茅ficie d鈥檜n bon rythme, de personnages complexes et d鈥檜ne utilisation de l鈥檈space sc茅nique particuli猫rement int茅ressante.
La surprotection parentale, les tensions entre ordre et d茅sordre, entre travail et perte de temps, ou encore entre amour et obsession 鈥� notamment dans la relation entre parents et enfant 鈥� forment un ensemble de dualit茅s qui rendent l鈥櫯搖vre profond茅ment captivante. Cocteau y explore avec intensit茅 les limites de l鈥檃mour familial, dans un climat 脿 la fois 茅touffant et tragique.
Une histoire 茅prouvante, marquante et forte. Des personnages 脿 la fois pitoyables, m茅diocres et superbes, tous victimes de leur "milieu" et de l'influence que chacun a sur les autres. Une histoire de famille et de fuite. Le style de Cocteau m锚le trag茅die et vaudeville, avec une impression 脿 la fois de r茅signation et d'espoir.
Un peu 茅trange et absurde, d'ailleurs on retrouve la m锚me ambiance d茅peinte dans Les enfants terribles. J'ai remarqu茅 aussi qu'il existe une certaine intelligence dans l'agencement des situations et des r茅pliques des personnages et j'ai appr茅ci茅 cela (surtout la riposte finale de L茅o).
Une maison (ou une roulotte) h茅berge une famille (p猫re, m猫re, fils et tante rest茅e vieille fille). Tout va se d茅traquer quand le fils, Michel, va annoncer qu'il veut 茅pouser une jeune fille, Madeleine. Pi猫ce de th茅芒tre divertissante !