Le « petit garçon » a grandi. Lycéen à Paris, il a quinze ans. C'est l'âge de la solitude, des rêves, de l'attente. Un inconnu, Alexandre, entre alors dans sa vie. Le charme slave, la grâce, l'élégance font de lui un être à part. Le narrateur réussit à devenir son ami intime et gagne le droit d'aller prendre le thé avec lui au sortir du lycée, chez la vieille et curieuse « Madame Ku ». Alexandre a une sueur. Et peut-être le merveilleux jeune homme n'est-il qu'une pâle copie de cette Anna, beauté fantasque et secrète, dont l'innocent narrateur va tomber totalement amoureux... Cette histoire tendre et cruelle se passe au début des années cinquante. Elle est à la fois le roman d'un premier amour, et la chronique exacte d'une époque où les jeunes n'avaient pas de droits, pas de moyens, où la guerre froide allait aboutir à la guerre de Corée - quand le verbe aimer avait tout son sens, quand l'air de cithare du Troisième homme résonnait dans un univers sans télé, sans pilule, sans vitesse... On se prend à envier ces adolescents dont les tumultes sentimentaux se déroulent entre le square Lamartine et la place du Trocadéro, qu'ils traversent parfois pour aller au Palais de Chaillot, écouter, sans comprendre la chance qui leur est donnée, le grand, l'unique Wilhelm Kempff. Humour, nostalgie, émotion et violence des premières expériences, on retrouve, dans ces dialogues, scènes et portraits, le ton de sincérité de l'auteur de L'Etudiant étranger.
Jamais je n'ai lu un livre qui touche à l'amour juvénile/d'adolescent aussi méticuleusement. C'est l'adolescence en toutes ses facultés. Ce désir d'être supérieur aux autres, cette admiration de celui qui est singulier, son imitation et cette obsession d'être un membre, si non LE membre, de sa cour, ces caprices de ses quinze ans, cette curiosité qui nous envahit lorsque l'on se trouve sur le pont qui relie la rive de l'enfance au continent des adultes. La confusion totale qui est inhérente à la découverte progressive du monde adulte par les adolescents. La particularité du premier amour et tous les moments foudroyants qui lui sont caractéristiques : le moment de la première rencontre, le premier échange, la première sortie, la première jouissance. Tout y est et encore plus dans ce chef d'oeuvre de Labro.
Un bouquin de portraits par excellence. Philippe Labro dessine d'excellents portraits de tous les personnages qui sont présents dans cette année significative de sa vie : celui d'Alexandre, d'Anna, de Madame Ku, de ses camarades, de son professeur, de son entourage.
La célébration de la réussite, la honte de l'échec, la souffrance de la trahison, le plaisir de l'inconnu. Le narrateur-auteur y a tout goûté et l'a merveilleusement rapporté.
Je déteste Labro je le trouve nul comme écrivain et pédant en tant qu'homme. Par contre j'ai lu presque tous ses livres. Je ne sais pas dire pourquoi. C'est un mystère !
Ho hum. Another novel about a 15 year old boy coming of age, this time in early 1950s Paris. Sure it's a universal story (at least for the male half of the population) but I guess at this time in my reading life, adolescent growing pains aren't of great interest to me.
Όσον αφορά την ελληνική μετάφραση, είναι ιδιαίτερα επιμελημένη και συμβαδίζει αρμονικά με το πρωτότυπο. Οι αγωνιώδεις αναζητήσεις και τα ερωτήματα που βασανίζουν κάθε έφηβο οποιασδήποτε εποχής περιγράφονται με γλαφυρότητα και ακρίβεια, σε αρκετά συναισθήματα που περιγράφονταν αναγνώρισα κι εγώ τον έφηβο εαυτό μου. Αυτό ήταν άλλωστε και το στοιχείο που διατήρησε το ενδιαφέρον μου. Κατά τα άλλα, αν και καλογραμμένη η ιστορία, είναι αρκετά βαρετή με λεπτομερείς και κουραστικές -και καμιά φορά περιττές- περιγραφές. Μου πήρε αρκετό χρόνο να το διαβάσω ακριβώς γι' αυτό το λόγο (συγκεκριμένα ξεκίνησα να το διαβάζω 15 χρονών και άρχισα να το ξαναδιαβάζω για να το τελειώσω μετά από 4 χρόνια). Εν ολίγοις, από τη μια, αν το διαβάσει ένας έφηβος θα βρει κοινά πολλά κοινά σημεία με τον ήρωα του βιβλίου, από την άλλη ακριβώς λόγω ηλικίας μάλλον θα βρει το βιβλίο βαρετό - κουραστικό και θα διακόψει την ανάγνωση.
Not one of his best, and a lot of it is not autobiographical anyway, just very loosely based on people he remembers. I felt like it would have more to it than it did.
L’histoire d’un premier amour. L’histoire d’un jeune homme de 15 ans qui rencontre une famille à l’aura hors du commun. Il se lie d’une amitié admirative, presque obsessionnelle pour Alexandre, un jeune homme aux cheveux noirs, au look à la pointe de la mode, quelque peu excentrique et pourtant solitaire, qui suscite sans peine l’admiration de tous ses camarades, avec son vocabulaire particulier, sa manie de vouvoyer tous le monde� Un Alexandre énigmatique, magnétique et envoûtant qui s’avère avoir une grande sœur à partir de laquelle il semble avoir calqué sa personnalité. Notre personnage principal tombera éperdument amoureux d’Anna dès qu’il la verra. C’est une histoire très belle, qui nous rappelle les prémisses de l’amour, ce sentiment si fort qu’il peut parfois en être dévastateur, et que, pourtant, nous recherchons tous. J’ai adoré découvrir Philippe Labro, il me tarde d’en lire d’avantage.
Passages favoris : «Le jour où une femme qui passe devant vous dégage de la lumière en marchant, vous êtes perdu, vous aimez» - Victor Hugo, les Misérables.
«Un jour qu’il nous exhortait à plus d’efforts dans nos études, le vieux Dubarreuilles nous avait asséné la vérité sur laquelle il avait fondé son magistère : - Quand on veut, on peut.» - p81
«C’est donc cela être amoureux ? C’est cela, oui : subir en une journée d’incompréhensibles assauts, être la proie d’émotions contraires, n’avoir aucune prise sur soi, aucune maîtrise de ses sens, et s’être imaginé que la journée était exceptionnelle et belle, alors que, à nouveau, je la trouve sans joie.» -p99 (i can relate)
«Je saurais me faire aimer d’elle, dussé-je acquérir le même vernis, les mêmes connaissances que ceux à qui elle avait prêté son oreille. Je lirai les journaux qu’ils citaient ; je m’abonnerais à leurs revues musicales et théâtrales ; j’irai plus souvent à la comédie française ; je m’instruirais ; je violerais ma pudeur et saurais, la prochaine fois, donner mon avis sur tel violoniste ou tel chef d’orchestre.» - p146
«Elle est belle, me disais-je, oui, elle est exceptionnellement belle ! Et non seulement belle, mais intelligente et raffinée, apte à déjouer courtisans et menteurs, supérieure et inaccessible, et pourtant émotive et bouleversante dans les larmes comme dans le rire, elle est une mélodie de Beethoven !» - p152
«- Tu connais Saint-John Perse ? - Non. - Lis-le. Il a écrit : «Il faut traverser toute vie, même littéraire, en animal de luxe.»» - p162
«En fermant doucement derrière moi la porte de la chambre rouge, je sus que je fermais la porte sur ce que j’avais cru être ma première histoire d’amour.» - p285
«Je vois sur leurs visages et dans leurs yeux, je vois dans leurs gestes et j’entends dans leurs paroles, la même difficulté de comprendre l’éphémère ; la même solitude malgré le phénomène de groupe qui les réunit. La même angoisse face à la même nuit ; la même impuissance et sourde colère face à la même indifférence bornée, égoïste des adultes ; le même besoin d’aimer ; la même nécessité d’être aimé.» - p286-287
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