Å·±¦ÓéÀÖ

Jump to ratings and reviews
Rate this book

Oeuvres Morales #20

Oeuvres Morales, Tome XIV-1 ; Traité 63

Rate this book
Traité 63 - l'intelligence des animaux

219 pages, Paperback

First published May 29, 2012

2 people want to read

About the author

Plutarch

3,803Ìýbooks869Ìýfollowers
Plutarch (later named, upon becoming a Roman citizen, Lucius Mestrius Plutarchus; AD 46–AD 120) was a Greek historian, biographer, and essayist, known primarily for his Parallel Lives and Moralia. He is classified as a Middle Platonist. Plutarch's surviving works were written in Greek, but intended for both Greek and Roman readers.

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
1 (100%)
4 stars
0 (0%)
3 stars
0 (0%)
2 stars
0 (0%)
1 star
0 (0%)
Displaying 1 of 1 review
Profile Image for Yann.
1,410 reviews386 followers
May 3, 2016
Je me suis régalé. Dans ce texte rédigé à la manière d’un dialogue, Plutarque fait débattre la question de savoir lesquels des animaux terrestres ou des animaux marins sont les plus intelligents. Mais cette question d’apparence anodine est en réalité une manière subtile et très ingénieuse de procéder à de magnifiques leçons de morale. Tout d’abord, il s’agit d’écarter l’opinion des stoïciens selon laquelle les animaux seraient dépourvus de raison, et ne seraient doués que de sensations. Étant évident qu’il ne leur serviraient de rien de sentir s’il ne pouvaient faire usage de mémoire, de jugement et de volonté, ainsi que le montrent une foule de comportements, il ne s’embarrasse de cette thèse absurde que pour indiquer que ceux qui s’y entêtent pourraient tout autant soutenir qu’ils voient sans vraiment voir et entendent sans vraiment entendre. C’est l’occasion de percer les sentiments des anciens sur tous les êtres animés. Mais Plutarque s’appuie sur ce point surtout pour plaider en faveur de l’humanité et de la bienveillance des hommes envers les bêtes. En effet, la cruauté envers les animaux n’est qu’une pente qui par degré entraîne la cruauté envers les hommes, et c’est fortifier une bonne nature que de s’habituer à la douceur et à l’intérêt envers le genre animal. Plutarque s’élève, chose remarquable pour un prêtre païen, tout à fait contre les sacrifices sanglants qui en aucun cas ne peuvent plaire à la divinité et n’ont pour finalité que de corrompre les hommes en les habituant au sang. Non pas qu’il faille aller, comme les Pythagoriciens, jusqu’� interdire la consommation de viande nécessaire à notre régime, mais qu moins que l’on admette pas de faire souffrir sans nécessité. Il s’élevé pour la même raison contre la chasse, dont ils souhaiterait détourner la passions que les jeunes gens nourrissent pour elle.

Mais surtout, ce qui donne à ce texte toute sa saveur et tout le plaisir, ce sont les innombrables anecdotes rapportées par Plutarque par lesquelles il démontre les conduites vertueuses des animaux. Quoi de plus éloquent, en effet, que de monter le comportement admirable des bêtes dont les hommes méprise généralement l’intelligence et l’adresse, comparée à la leur ? Le courage et l’abnégation dont font preuve les animaux pour défendre leur petits force l’admiration, la noblesse des chiens, qui méprisent de déchirer ceux qui par soumission s’accroupissent à leurs clabaudages, la politesse des fourmis, qui cèdent le passages à celles qu’elles croisent et qui sont plus chargées, et qui envoient des ambassadeurs aux fourmilières voisines, la patience de l’éléphant qui, irrité à Rome par des gamins qui lui piquent la trompe de leurs stylets, en soulève un à l’affolement général, puis le repose se tenant quitte de lui avoir fait peur. C’est aussi l’occasion de montrer les profondes et touchantes histoires d’amitié entre les hommes et les bêtes, comme ce chien qui veille pendant trois jour la dépouille de son maître assassiné, et poursuit plusieurs jours plus tard les assassins de son maître qu’il reconnaît, en les poursuivant avec « grands aboiements et âpreté de courroux » comme note Montaigne qui avait aussi relevé l’anecdote. C’est ce dauphin qui joue avec un enfant tous les jours, au grand émerveillement des habitants de la ville portuaire, et qui se tue de chagrin et de remord lorsque par sa faute, son compagnon de jeu se noie. C’est même ce célèbre grammairien d’Alexandrie amoureux d’une fleuriste et qui avait pour rival un éléphant : la bête portait tous les jours des fruits à la belle, qui par complaisance le laissait caresser par sa trompe sa douce poitrine. On ne finirait pas de faire la liste de toutes ces anecdotes qui témoignent du profond intérêt que les anciens avaient pour les animaux et les choses de la nature, et qui réjouissent le cœur autant qu’elles étonnent. Et c’est un moyen fort subtil de faire l’éloge de la vertu, et d’édifier les auditeurs.
Displaying 1 of 1 review

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.