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400 pages, Hardcover
First published January 1, 1998
'Nous march?mes en silence dans le quartier. J'avais l'impression de tout voir très bizarrement en double. J'entendais l'allemand qui était parlé autour de moi et chaque fois j'étais effrayé (...). C'étaient des enseignes anodines, mais pour moi elles ne l'étaient pas. Elles avaient un double sens sinistre, de même que les gens qui passaient près de moi, d'une allure si banale. Je les avais connus autres.'
'Je marchais sous une averse drue de bruits, de paroles, de véhicules, de rires, de cris et du tumulte excitant de la vie qui ne me concernait pas encore, mais venait frapper mes sens de fa?on tempétueuse et aveugle. Je comprenais seulement le bruit, mais non le sens, de même que je comprenais la lumière, mais ne comprenais déjà plus comment elle naissait ni dans quel but elle était là.Je marchais en traversant une ville où chacun semblait être un Prométhée inconnu, exécutant des gestes connus d'une manière inconnue et pronon?ant des paroles qui me laissaient désemparé. Tout pouvait avoir une multitude de possibilités que je ne comprenais pas, ne ma?trisant pas la langue. 'Ici, c'était comme (...) un spectacle au milieu duquel je me trouvais mais d'où j'étais en même temps exclu, parce que j'étais incapable de l'interpréter. Je compris que c'était un instant unique qui ne reviendrait jamais plus. Dès demain j'en ferais partie, dès aujourd'hui lorsque je parviendrais à l'h?tel, et alors le combat reprendrait (...).'
...Знаете почему всегда будут новые войны?
— Потому что память подделывает воспоминания, — сказал я. — Это сито, которое пропускает и предает забвению все ужасное, превращая прошлое в сплошное приключение. В воспоминаниях-то каждый герой. О войне имеют право рассказывать только павшие — они прошли ее до конца. Но их-то как раз заставили умолкнуть навеки.
Равич покачал головой.
— Просто человек не чувствует чужой боли, — сказал он. — В этом все дело. И чужой смерти не чувствует. Проходит совсем немного времени, и он помнит уже только одно: как сам уцелел. Это все наша проклятая шкура, которая отделяет нас от других, превращая каждого в островок эгоизма.