Un bassin, des massifs de roses et un plaqueminier donnent de quoi faire au jardinier d'une vieille dame qui, depuis la mort de son mari, se sent tr猫s seule et en danger dans sa grande maison au c艙ur de la ville. Les fleurs donnent des fruits, les kakis m没rissent et elle ne se prive pas d鈥檈n offrir, notamment 脿 son locataire. Des liens subtils se tissent entre eux, que vient troubler l鈥檃pparition d鈥檜ne fianc茅e鈥� Comme dans ses autres recueils de nouvelles, Zoy芒 Pirz芒d explore avec subtilit茅, lucidit茅, tendresse et une certaine nostalgie les chass茅s-crois茅s de la vie amoureuse. Kal茅idoscope, facettes distinctes d鈥檜n m锚me objet : le couple. Mais le couple en ses murs, fracass茅 aux parois de l鈥橧ran d鈥檃ujourd鈥檋ui, 茅cartel茅 entre modernit茅 et tradition. Xavier Lapeyroux, Le Monde diplomatique.
Zoya Pirzad is a renowned Iranian-Armenian writer and novelist. She is the author of the international bestseller Things We Left Unsaid, and her most recent collection of stories, The Bitter Taste of Persimmon, won the prize for Best Foreign Book of 2009 in France.
Le go没t 芒pre des kakis j'en ai entendu parler il y a plusieurs ann茅es sur l'ancien blog d'un copinaute MeL, Bouquins. Son billet m'avait donn茅 envie de le lire, et depuis son nom m'茅tait rest茅 en t锚te. Il y a quelques jours j'ai lu sur ma liseuse une nouvelle extraite de ce recueil, "L'appartement" et j'avais bien aim茅, m锚me si je me suis dit que je l'aimerais encore plus si je pouvais lire le recueil entier et la mettre dans son ambiance. Et je suis d'accord avec moi-m锚me, la lire dans le contexte du recueil est vraiment beaucoup plus g茅nial. Les ambiances de ces cinq textes se r茅pondent parfaitement et ce serait extr锚mement dommage de le manquer.
A T茅h茅ran il y a Tanareh, Mahnaz ou Hassan. Ce sont des femmes au foyers, des directrices d'agence de voyage ou des cuisiniers de kebab. Zoy芒 Pirz芒d nous fait d茅couvrir, avec son style 茅pur茅 et s'adaptant 脿 l'atmosph猫re de chaque nouvelle, de chaque personnage, un moment de leur vie, leurs souvenirs, leurs pens茅es. Son style est sans fioritures et elle en parle tr猫s bien ici d'ailleurs. Sans fioritures peut-锚tre mais pas sans beaut茅, po茅sie ou humour. Elle parle de la vie quotidienne de ces personnages, nous plonge dans leur univers avec ces noms de plats 茅tranges, ces petits rituels du quotidien (trier les 茅pices, acheter du tissus, les c茅l茅brations de deuil ou du nouvel an) avec au centre de cela un 茅v茅nement de leur vie autour duquel on va tisser les souvenirs et le futur.
Les personnages sont vari茅s, dans L'appartement on a une narration double en suivant Mahnaz et Simine. Deux jeunes femmes tr猫s diff茅rentes, l'une est ind茅pendante et travaille, son mari lui voudrait mieux qu'elle s'occupe du m茅nage avec plus d'attention ; Simine se veut la parfaite incarnation de la femme au foyer tandis que son mari lui r锚ve de modernit茅 et de libert茅. Dans Le go没t 芒pre des kakis, la derni猫re et 茅ponyme nouvelle, c'est Madame et sa maison qui nous occupe. Fini la modernit茅 de Teheran, on la d茅couvre avant la r茅volution culturelles des ann茅es 70 (j'esp猫re que je ne dis pas de b锚tises), avec ses rituels, sa vie avec le Prince son 茅poux. L'ambiance, le rythme et l'茅criture sont diff茅rentes des autres nouvelles. On passe plusieurs ann茅es de vie commune sans que cela semble trop rapide, on voit la maison et ses habitants vieillir, les soins apport茅s au jardin et au plaqueminier (l'arbre 脿 kakis). La po茅sie autour de cette maison, la fa莽on dont l'auteure la personnifie presque m'a extr锚mement plu. La tendresse liant le locataire 脿 Madame m'a 茅mu aussi. Et si en la terminant j'ai eu un petit mouvement d'impatience en souhaitant une suite, je me rends compte maintenant que sa parfaite beaut茅 repose peut-锚tre sur la fa莽on dont elle est en quelque sorte suspendue hors du temps et des r茅ponses. J'ai aussi beaucoup aim茅 la nouvelle L'harmonica o霉 notre personnage est un homme dont on suit l'amiti茅 avec son patron et coll猫gue ; la po茅sie de la p锚che, les discussions, tout est doux. Les taches est aussi excellente, et Le p猫re Lachaise m'a presque bris茅 le c艙ur dans sa l茅g猫ret茅 et son humanit茅.
Je n'ai absolument aucun point noir 脿 souligner. Je vis un petit 茅tat de gr芒ce gr芒ce 脿 ce tr猫s beau recueil. Le d茅paysement avec la vie iranienne, les mots 茅trangers, la po茅sie de l'auteure, sa tr猫s jolie 茅criture, sa parfaite utilisation de la nouvelle... que dire 脿 part que j'ai envie de lire tous ses autres ouvrages ?
Un tr猫s beau portrait de la vie quotidienne des femmes dans l'actuel T茅h茅ran. Pas facile pour elles de choisir leur vie sentimentale, d鈥櫭ヽhapper 脿 l鈥檕ppression de la mentalit茅 traditionnelle et d鈥檃ffronter la pression et le rejet fr茅quent par le cercle familial de leur souci d鈥檌nd茅pendance. Ce livre, ou plut么t ce recueil de nouvelles, dessine le portrait d鈥檜ne soci茅t茅 iranienne pleine de contradictions, et plus particuli猫rement celui de femmes qui se cherchent et qui luttent pour maintenir leur d茅sir d鈥檌nd茅pendance et d鈥檃utonomie.. Apr猫s avoir d茅vor茅 鈥樷€橧ranian love stories鈥欌€�, je doute cependant que Zoy芒 Pirz芒d d茅crive la r茅alit茅 de la majorit茅 des femmes en Iran. (脿 moins que ces r茅cits ne datent d'avant la r茅volution islamique).