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Les Frères Karamazov
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Oui, mais pourrais-je longtemps supporter une telle existence ? continua la dame avec passion, d’un air presque égaré. Voilà la question capitale, celle qui me tourmente le plus. Je ferme les yeux et je me demande : « Persisterais-tu longtemps dans cette voie ? Si le malade dont tu laves les ulcères te paie d’ingratitude, s’il se met à te tourmenter de ses caprices, sans apprécier ni remarquer ton dévouement, s’il crie, se montre exigeant, se plaint même à la direction (comme il arrive souvent quand on souffre beaucoup), alors ton amour continuera-t-il ? » Figurez-vous, j’ai déjà décidé avec ...more
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« J’aime, me disait-il, l’humanité, mais, à ma grande surprise, plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier, comme individus. J’ai plus d’une fois rêvé passionnément de servir l’humanité, et peut-être fussé-je vraiment monté au calvaire pour mes semblables, s’il l’avait fallu, alors que je ne puis vivre avec personne deux jours de suite dans la même chambre, je le sais par expérience. Dès que je sens quelqu’un près de moi, sa personnalité opprime mon amour-propre et gêne ma liberté. En vingt-quatre heures je puis même prendre en grippe les meilleures gens : l’un ...more
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Il y a cinq jours, dans une société où figuraient surtout des dames, il déclara solennellement, au cours d’une discussion, que rien au monde n’obligeait les gens à aimer leurs semblables ; qu’aucune loi naturelle n’ordonnait à l’homme d’aimer l’humanité ; que si l’amour avait régné jusqu’� présent sur la terre, cela était dû non à la loi naturelle, mais uniquement à la croyance en l’immortalité.