A comic with series of short episodes following one another, drawing a grand picture of the huAu fil de l'eau
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A comic with series of short episodes following one another, drawing a grand picture of the human condition, faced with alarming situations (mass poverty, water shortage, the Moon becoming a fortress for the elite - hence the "Gardens of Babylon"...).
The author's angle consisting in textless comic strips was a successful one as far as I can tell. It heightens the intensity of what is being depicted, beyond articulated language.
Régionalisme français, points de détail sur Splendeurs et misères des hauts fonctionnaires
Quelques points saillants pour le moment :
Régionalisme français, points de détail sur la césure nette entre France des métropoles mondialisées et France périphérique, réflexions sur l'urbanisme contemporain.
Journal onirique qui évolue en parallèle de la série d'attentats, dans un mélange trouble et inquiétant, qui n'est pas sans rappeler Tous à Zanzibar
Intrigue utopique/anarcho-primitiviste
Intrigue politico-médiatique à l'occasion de l'élection présidentielle française de 2027
Nombreuses affirmations à l'emporte-pièce
Drame médical, avec des attachements médiocres alentour.
Redécouverte amoureuse un rien brusque et qui en fin de compte pose plus de questions sur les motifs derrière le grand désert dans le couple Prudence-Paul, la longue période d'aliénation qui a précédé cette redécouverte.
Intrigue flottante, sans forts ancrages, avec de nombreux points majeurs non résolus, de nombreuses histoires qui ne vont nulle part.
En court, c'est un petit recueil d'anecdotes et de faits divers de la fin du XIXe siècle dont tout l'intérêt se trouve dansL'apothéose de la petitesse
En court, c'est un petit recueil d'anecdotes et de faits divers de la fin du XIXe siècle dont tout l'intérêt se trouve dans le conteur, qui a décidément le don de rendre éԴǰ la mesquinerie, le grotesque, la méchanceté, la fausseté, la cruauté, la bêtise humaine qui frisent alors le mythologique.
'Une éducation brillante avait dû certainement affiner en lui cette inestimable faculté de ne rien voir, qui est le privilège de tous les hommes, à peu près sans exception, et le critérium décisif de leur supériorité sur les simples brutes.'
Un recueil de publications tirées de la revue hebdomadaire éponyme, publiée par le célèbre cabaret de Montmartre, un des tous premiers dans son genre.Un recueil de publications tirées de la revue hebdomadaire éponyme, publiée par le célèbre cabaret de Montmartre, un des tous premiers dans son genre.
Ce titre m'a attiré pour plusieurs raisons : fin XIXe siècle, humour noir empreint parfois d'une note de fantastique, ou d'étrange, écrits par des esprits forts et des anticonformistes de tout poil.
En définitive, quelques bons contes, le reste est à mon avis plutôt négligeable.
Je retiens : Les Chanteurs de ma cour - Jules Jouy Rebec - Narcisse Lebeau Autour d'un fiacre - Maurice Mac-Nab Le Caillou mort d'amour (histoire tombée de la Lune) - Charles Cros Un drame interastral - Charles Cros Une histoire des temps futurs - Mélandri Maladies de coeur - George Auriol La Chimère - Jean Lorrain Le gratte-dos - Edmond Lepelletier Libération - Léon Gandillot L'escalier - Georges Courteline La guillotine fatale - George Auriol Les balayeuses - George Auriol La vengeance du mort - Gaston Dumestre La sourieuse - Germain Nouveau Amour spectral - Alphonse Allais Tabac - Léon Xanrof Le choix suprême - Léon Bloy Un inventeur - Alphonse Allais Comment je suis mort - Paul Dollfus...more
Note de lecture intégrale pour plus tard. Pour le moment, je me contenterai de dire que, sans que je sache si ça vient du texte original ouDivagations
Note de lecture intégrale pour plus tard. Pour le moment, je me contenterai de dire que, sans que je sache si ça vient du texte original ou de sa traduction, ce roman me laisse une terrible impression de fouillis, avec des dialogues qui n'en sont pas vraiment, des scènes où mille riens sont décrits minutieusement, et où des personnages que je trouve ٰêԳ peu plausibles n'en finissent pas de parler dans le vide et de n'aller nulle part.
C'est une déception de plus qui m'attendait au terme des 1070 pages, moi qui pensais malgré tout y trouver un de ces moments de grâce présents, mais clairsemés dans le texte.
Bilan :
Une prose lardée de clichés et de formules toutes faites, de tentatives d'humour assez piteuses. Des logorrhées et des cachotteries aussi ahurissantes qu'interminables. Des dialogues qui ne vont nulle part entre mille et un personnages dont le nom n'est pas toujours donné. Une ambiance faussement carnavalesque de bout en bout, où presque rien n'a vraiment l'air d'avoir d'enjeu. Des personnages de mineurs, les internés de la fameuse Maison, qui ne font absolument pas leur âge, tant dans leurs propos, dans leurs références littéraires et culturelles, dans leur façon d'agir et leur manière de parler. Une institution inouïe, dont le personnel ne s'inquiète pas outre-mesure de la circulation de drogue, ni même de meurtres parmi ses jeunes membres... De rares, trop rares trouvailles. Ces moments où on est tenté de croire que le livre va quelque part, qu'il ne se réduit pas à une somme insurmontable d'anecdotes qui se veulent cocasses ou atroces.
Je pense à ces quelques passages qui ont plus ou moins réussi à échapper à la grisaille ambiante :
'Il s'agissait bel et bien d'une comédie. Ce terme levait le mystère de la Maison, il suffisait de comprendre qu'il s'appliquait à tout ce qui m'entourait. En effet, il était absurde qu'un groupe rassemble tous les raseurs soumis tandis qu'un autre ne se composerait que de tarés ingérables. C'était impossible. Plus clairement, quelqu'un, à un moment donné, avait conçu ce système. Dans quel but ?'
'Par exemple, j'avais compris que le goût des habitants de la Maison pour les histoires à dormir debout n'était pas né comme ça, qu'ils avaient transformé leurs douleurs en superstitions, que ces superstitions s'étaient à leur tour muées, petit à petit, en traditions.'
'En devenant « patient », un homme perdait son « moi », sa personnalité s'effaçait, ne demeurait alors que son enveloppe corporelle, animale, un mélange de peur et d'espoir, de douleur et de rêve. Nulle trace d'humain, là-dedans. L'humain attendait, quelque-part, au-delà des frontières du patient, une possible résurrection.'
'Raconte à tous la vérité. Si tu vois qu'elle n'existe pas, Parcours la Forêt, trouve-la. Laisse dans les herbes l'empreinte De tes six doigts sans nulle crainte. Cours, chante et danse, toi le monstre, Et qu'au monde entier tu te montres, Enfant de l'arbre et du ruisseau.'
'« Trouve-toi une peau, le Macédonien, trouve-toi un masque ! Parle, fais quelque chose, on doit te sentir, te saisir, te cerner... tu comprends ? Sinon tu vas finir par disparaître. » Que dire ? Que faire ? Où trouver des masques que je n'avais jamais portés et des mots que j'ignorais ?'
'Certes, il est agréable de penser que le temps dans lequel nous vivons est nouveau, flambant neuf, tout juste tissé, mais dans la nature, c'est toujours le même motif qui se reproduit. Et en réalité, il en existe très peu, de ces motifs.'
'Ça suffit. J'en ai ras le bol de vivre dans l'ombre de la Maison. Je ne veux pas de ses cadeaux, pas de ses mondes, pas de ses pièges, je ne veux pas lui appartenir, je ne veux rien! Je ne veux pas de ces autres vies qui paraissent réelles jusqu'à ce que tu découvres que tu n'as pas vieilli, et que les autres te regardent comme si tu avais ressuscité d'entre les morts et se réjouissent de voir que tu as toute ta tête.'
The nightmarish tale of five people - probably the last of mankind - trapped in the belly of supercomputer AM, which fancies himself asFoul Plasticity
The nightmarish tale of five people - probably the last of mankind - trapped in the belly of supercomputer AM, which fancies himself as some particularly vicious and ruthless iteration of a vengeful god. A true prowess when it comes to spreading unpleasant feelings of entrapment and being watched by a wild maniac, worldwide in extent, it does not make for a pleasant reading necessarily!
'But now, O Lord, You are our Father, We are the clay, and You our potter; And all of us are the work of Your hand.' Isaiah 64:8
Un roman saisissant au sujet d'un jeune poète en herbe, Cyrille, que l'on suit jusqu'à ses trente ans. Son chemin passe par les petits boulotsEn route
Un roman saisissant au sujet d'un jeune poète en herbe, Cyrille, que l'on suit jusqu'à ses trente ans. Son chemin passe par les petits boulots à la con, les passages à vide, les amours chimériques, les mots d'ordre du jour, autant de bifurcations qui le conduisent à se remettre régulièrement en question au sujet de son parcours, de ses amitiés, de ses idéaux, du personnage qu'on cherche à lui faire jouer, et de sa propre vie, telle qu'il entend la vivre.
J'ai beaucoup aimé les apartés du narrateur et la façon dont le parcours de Cyril est retracé, dans son imprévu et son improvisation constante ; les rapprochements qui se font avec d'autres personnages littéraires, à l'improviste ou pas ; Jean Trezenik, qui m'a rappelé la redoutable grand-mère du Joueur, ou cet autre mauvais plaisant dans Tous à Zanzibar ; c'est l'occasion de moments de rire libérateur devant l'absurde et le mesquin universels. Mais là où je pense que Patrice Jean a frappé un grand coup, c'est dans la restitution à mon avis très juste d'un environnement culturel et médiatique propre à l'époque. Dans L'art du roman, Kundera situait précisément là le trait distinctif du roman : questionner l'évidence, le naturel, la réponse déclamée avant que la question ne soit posée, restituer sa complexité au monde travaillé par les termites de la réduction.
Je tiens à remercier The Sporty Bookworm pour m'avoir fait connaître son existence dans une note de lecture.
Quelques extraits :
'Existe-t-il des idées congruentes à la jeunesse, à un âge ? Il ne déplaisait pas à Cyrille de trahir sa génération, en plus de renier sa classe sociale ; on ne s'extrait de la masse que par l'apostasie. Il lui semblait, au contraire, que ses trahisons manquaient de résolution, trop souvent il se conduisait comme un jeune sot des classes moyennes, il débitait les propos de sa génération, il psittacisait à mort.'
'Cyrille ne savait pas où il allait, il était profondément irrésolu, c'est un trait de caractère qui m'embête un peu. Un héros ne doit-il pas croire en lui-même ? Être habité par une volonté en bois brut ? N'est-il pas consumé par l'Idéal (altermondialiste, végan, communiste, capitaliste, égoïste, fasciste) ?'
'Il commençait à entrevoir que personne, au fond, ne pensait vraiment, on attrapait les idées qui trainaient dans l'air, c'est tout. Des épidémies de rhume rouge, mauve, vermillon se succédaient les unes aux autres ; et, forts de leur non-pensée, les malades refusaient d'entendre d'autres voix, qu'ils accusaient, comme on leur avait appris, de tous les maux.'
'Fournier, ce jour-là, avait revêtu le polo rouge, griffé avec le logo du supermarché, Martinelli, la directrice adjointe, n'était pas en reste, et c'était un peu bizarre, pensa Cyrille, de la voir s'agiter, attifée comme une caissière, pour le haut, et pour le bas, affublée d'une jupe Chanel mi-longue, gris anthracite � les figures du centaure, de la sirène, du Minotaure traversèrent son esprit.'
'Certains disent que l'âme est matérielle, d'autres que les animaux en ont une. On consultera les philosophes. Et on n'en saura pas plus. � L'âme, c'est le domaine de la littérature ; si l'âme est une illusion, la littérature est vaine. Il ne reste plus que des individus, tous identiques et égaux (un rêve totalitaire et fraternel !), pareils à des milliards de petits pois dans la conserve planétaire.'
'Il deviendrait le héraut du silence, le porte-parole des choses muettes, le veilleur de la vie intérieure. De toute façon, le reste n'existe pas.'
'Il avait compris que le sentiment poétique était aussi une façon de se coltiner chaque heure et chaque jour avec le néant, sans cette fréquentation morbide, la poésie se réduisait à un jeu formel avec des mots, une petite affaire en somme.'
Edit: This is a review only for the short story 'Sad Tale of the Principal Post'. I don't know why it has been changed for Gyo since Death by dad joke
Edit: This is a review only for the short story 'Sad Tale of the Principal Post'. I don't know why it has been changed for Gyo since I put down the notes.
All there is to know is in the title of the review... telling more would be spoiling it!...more
Here is the bizarre odyssey of Alfred, young Dutch geologist looking for meteorites in Finnmark to settle the score after his father's untimeIdée fixe
Here is the bizarre odyssey of Alfred, young Dutch geologist looking for meteorites in Finnmark to settle the score after his father's untimely death and make a name for himself.
[image] Topography of Finnmark, where most of the novel happens, near Karasjok
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Here are interesting tidbits drawn from an English translation of the Dutch Wikipedia article for 'Nooit Meer Slapen':
From July 28 to August 5, 1960, the author attended a geographical symposium on glacial morphology and periglacial processes in Abisko (northern Sweden). The aim of the excursion was, in the words of publicist Arno van der Valk, 'to gain insight into the ice recession in the subarctic environment of the river Lule'. each participant shared a hotel room with one other participant; Hermans 'roommate was Torbjörn Fjellang, described by Otterspeer as "an amiable, quiet, simple geography teacher." Hermans then attended the nineteenth International geographical Congress in Stockholm from 6 to 13 August 1960. In July and August 1961 Hermans travelled with Fjellang on a study tour through Finnmark in Norway. This journey forms the basis of the novel. On July 8, Hermans and Fjellang arrived in Skoganvarre, where their two travel companions Harald Skålvoll (who was the model for Qvigstadt) and Per Akselsen (Mikkelsen) stayed for several days. Skålvoll and Fjellang had made this trip together before, while Akselsen, who studied geology, was Skålvoll's assistant. the four made three trips. The longest, according to Fjellang, 'was from 8 to 18 July from Skoganvarre via the Lievnasjavrre (lievnas Lake), the Vuorje and the Rævokløften to Ravnastua and Assebakte, and then across the water to Karasjok. A distance of about one hundred and fifty kilometers. Every day we walked an average of fifteen kilometers with heavy luggage: backpacks, sleeping bags, tent, food and instruments. Later we walked for five more days in the Kautokeino district and finally for four more days in the Solovomi area south of Alta." Hermans initially had trouble keeping up with the others: "it was clear that he was not used to walking in these terrain conditions with heavy equipment," says Skålvoll. "While crossing one of the rivers, he even fell, but fortunately he was not injured." as in the novel, The company also consisted of two duos in reality: Fjellang and Hermans climbed the Vuorje, the other two did not. They did visit all four Rævo-kløften (the gorge Valley from Chapter 34 of the novel), while in the novel Alfred and Arne have already split off from Qvigstadt and Mikkelsen. During the expedition, Skålvoll had aerial photographs, made available to him by the Norwegian Geological Survey at Trondheim, the Norwegian Geological Survey (NGU). The director was called Hvalheim (in the novel Hvalbiff).
J'ai trouvé ce livre tout à fait stimulant sur un certain nombre de questions :
1) L'étude de l'évolution de deuxPlaidoyer pour l'individualisme digne
J'ai trouvé ce livre tout à fait stimulant sur un certain nombre de questions :
1) L'étude de l'évolution de deux idées fondatrices de la pensée et de la culture occidentale : le Logos et le grand récit monothéiste, et d'une lacune fondamentale chez chacun d'eux.
2) L'évolution des Lumières anglaises vers l'utilitarisme.
3) L'origine théologique de l'économie libérale : de Saint-Augustin à Adam Smith, en passant par Blaise Pascal, Pierre Nicole, Pierre Le Pesant de Boisguilbert, Pierre Bayle, Bernard de Mandeville.
4) L'évolution de la psyché humaine et des rapports sociaux sous l'aiguillon du marketing de l'addiction
5) L'argument en faveur du retour à une certaine forme de maîtrise de soi et de ses passions/pulsions.
6) L'avenir de l'humanité et du libre-échangisme.
Citations:
'La formule « politique de civilisation » a été pour la première fois employée par Léopold Sedhar Senghor dans Négritude et civilisation de l'universel. Elle a ensuite été reprise et développée par Edgar Morin en 1997 dans Pour une politique de civilisation.'
'La modernité, c'est donc la coexistence conflictuelle de deux récits : celui des Lumières allemandes, donc de l'accès possible à l'imagination transcendantale (le sujet critique), et celui des Lumières anglaises, donc de l'amour de soi. De sorte que la postmodernité, c'est la résolution de cette contradiction. Autrement dit, c'est l'époque où les grands récits qui chantent la gloire de l'Autre tombent [...].'
'Il apparaît donc que le libéralisme anglais est né de reprendre le débat exactement où Platon l'avait clos et qu'il a apporté une réponse exactement inverse : puisque le vice mène à la vertu, il faut donc non plus contrôler les passions et les pulsions, mais les libérer et les encourager.'
'On trouve d'ailleurs une allusion directe à Mandeville dans le chapitre 4 de Candide lorsque le professeur Pangloss justifie les multiples formes du mal : « Tout cela était indispensable : les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. »
'L'utilitarisme se caractérise par un oubli volontaire des causes et une valorisation exclusive des conséquences. [...] Peu importe donc au nom de quoi on entreprend une action, ce qui importe c'est qu'elle soit censée engendrer le plus de bonheur pour l'ensemble de tous les agents - le bonheur étant défini comme la maximisation des plaisirs et la minimisation des peines.'
'[...] le surgissement de la postmodernité a entraîné une certaine obsolescence du sujet moderne, caractérisé par la double dimension critique (apte à penser par lui-même) et névrotique (sujet à la culpabilité). Si cette obsolescence [...] est avérée, alors il faut en déduire que le sujet névrotique est progressivement remplacé par un sujet naviguant [entre perversion, addiction et dépression].'
'C'est donc tout ce que la distinction éclairante du sexe et du genre a permis de distinguer qui se trouve ici menacé. Tout simplement parce qu'on ne retient que le second terme, le genre, en déniant purement et simplement le premier, le sexe.'
'Nous restons pour une large part prisonniers du réel de la différence sexuelle qui nous a originairement, sauf accident, « sexionnés » en deux sexes et assignés ici ou là. [...] Car ce dont on est sûr, c'est que ceux qui entreprennent dans l'enthousiasme ce « voyage » ne changeront pas de sexe : ils seront toujours caractérisés par la présence ou l'absence du fragment d'ADN qui détermine le sexe [...].'
'La mise en avant actuelle des pouvoirs de l'individu tend à occulter que celui-ci n'existe que comme membre d'une espèce. Il en ressort que les droits de l'individu sont une (belle) chose qui ne peut se développer que pour autant que les droits de l'espèce sont garantis.' [voir certains passages de la fin de [book:The End of History and the Last Man|57981]]
'Cette double réduction, de l'homme à l'animalité et de l'intelligence (humaine et animale) à des réseaux neuronaux, est le préalable à l'ère post-humaine.'
'Ajoutons pour conclure que ce nouveau sujet post-identitaire est parfaitement libéralo-compatible. Mieux, il est le sujet philosophique idéal de l'ultralibéralisme qui a besoin, pour fonctionner, de sujets précaires, flexibles, minoritaires, ou nomades, ni homme ni femme, ni homme ni animal, bref des êtres sujets à des investissements versatiles multiples de façon à pouvoir se couler dans tous les flux économiques.'
'[Les deux jambes du capitalisme actuel], celle de gauche poussant vers une désinhibition toujours plus forte et celle de droite tirant vers une économie dérégulée, les deux ne s'opposant que pour mieux se compléter en créant l'alternance dynamique propre à cette marche triomphale placée sous le signe d'un révolutionnisme dévastateur des fondements de l'échange dans l'humanité.'
'En proclamant la désuétude du gouvernement et le triomphe de la gouvernance, ce sont tout simplement la chose publique et les intérêts collectifs qui ne sont plus représentés.'
'Ces idéologies valorisent le self-made-man, celui qui doit réussir à se fonder tout seul, sans rien demander à personne. [...] La légende se ternit alors, surtout si l'on y ajoute son envers : celui qui ne réussit pas ou réussit moins bien doit être considéré, avec toutes les bénédictions divines nécessaires, comme un inférieur qu'on pourra exploiter [...].'
'En finir avec l'idée que le sécuritaire peut venir à bout des différents problèmes de violence. Ces problèmes, qui existent bel et bien, sont le résultat direct de l'idéologie ultralibérale : ils proviennent de l'abandon du travail symbolique de contrôle et de maîtrise des passions et des pulsions. En effet, ce travail n'est pas bon pour le marché qui a besoin, au contraire, de libérer toutes les pulsions [...].'
'Chacune des grandes économies humaines (économie marchande, politique, symbolique, sémiotique et psychique) fonctionne selon ses propres lois, de sorte qu'il faut cesser de les plier de force aux seules lois de l'économie de marché, comme entend le faire la politique néolibérale.'
'[La déclaration internationale des droits à vocation universelle de Philadelphie proclamée (10/5/1944), suivie des accords de Bretton Woods quelques semaines plus tard puis de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948] sont aux antipodes de la dogmatique ultralibérale qui domine les politiques nationales et internationales depuis trente ans.'
* The Holiness of Azédarac � graced with quite an unpredictable end!
** The Vaults of Yoh-Vombis � plainly one of the most carefully elaborated of the collection, with certain features reminiscent of At the Mountains of Madness by H.P. Lovecraft
* Ubbo-Sathla � a perplexing and addictive tale of crazed time-travel, not unlike L'Herbe rouge in the spirit.
* The Double Shadow � especially memorable for its outlandish locale
* Genius Loci � not a little reminiscent of The Colour Out of Space, or 'The Horla' among others, while boasting a style and spirit of its own.
* The Dark Eidolon � a dream-like legend of cosmic proportions.
** Xeethra � a rewriting of Rip Van Winkle? Baudelaire's 'La Chambre Double' expanded? A companion to HPL's The Shadow Out of Time? Much more: exquisite
[image] Le Printemps (1868-1873) - Jean-François Millet
Les thèmes chers à Maupassant figurent en bonne place dans ce recueil : lHerbier pourrissant
[image] Le Printemps (1868-1873) - Jean-François Millet
Les thèmes chers à Maupassant figurent en bonne place dans ce recueil : la Normandie, les ruses paysannes, la condition féminine, le passé qui ne passe pas ou bien pour mieux revenir, la paternité, la guerre franco-prussienne de 1870, somme toute, le théâtre de la cruauté humaine, avec, toujours en toile de fond, la folie. Mais enfin, le pouvoir de la raconter.
Citations :
'Une vieille bonne restait près d'elle, la faisant boire de temps en temps ou mâcher un peu de viande froide. Que se passait-il dans cette âme désespérée ? On ne le sut jamais ; car elle ne parla plus. Songeait-elle aux morts ? Rêvassait-elle tristement, sans souvenir précis ? Ou bien sa pensée anéantie restait-elle immobile comme de l'eau sans courant ?'
'Madame Lefèvre était une dame de campagne, une veuve, une de ces demi-paysannes à rubans et à cheveux falbalas, de ces personnes qui parlent avec des cuirs, prennent en public des airs grandioses, et cachent une âme de brute prétentieuse sous des dehors comiques et chamarrés, comme elles dissimulent leurs grosses mains rouges sous des gants de soie écrue.'
'Il a composé lui-même et fait imprimer une prière spéciale pour sa Bonne Vierge. Cette prière est un chef-d'œuvre d'ironie involontaire, d'esprit normand où la raillerie se mêle à la peur du Saint [...]. Voici le début de cette étonnante oraison : « Notre bonne madame la Vierge Marie, patronne naturelle des filles-mères en ce pays et par toute la terre, protégez votre servante qui a fauté dans un moment d'oubli. »
Je me rappelle cela comme d'hier. Ce fut une scène grandiose, dramatique, burlesque, surprenante, amenée par la révolte posthume de cette morte, par ce cri de liberté, cette revendication du fond de la tombe de cette martyre écrasée par nos mœurs durant sa vie, et qui jetait, de son cercueil clos, un appel désespéré vers d'indépendance.'
Sommaire :
La Bécasse (1882) Ce cochon de Morin (1882) La Folle (1882) Pierrot (1882) Menuet (1882) La Peur (1882) Farce normande (1882) Les Sabots (1883) La Rempailleuse (1882) En mer (1883) Un Normand (1882) Le Testament (1882) Aux champs (1882) Un coq chanta (1882) Un fils (1882) Saint-Antoine (1883) L'Aventure de Walter Schnaffs (1883)
'His soul had arisen from the grave of boyhood, spurning her graveclothes. Yes! Yes! Yes! He would create proudly out of the freedom aEadem sed aliter
'His soul had arisen from the grave of boyhood, spurning her graveclothes. Yes! Yes! Yes! He would create proudly out of the freedom and power of his soul, as the great artificer whose name he bore, a living thing, new and soaring and beautiful, impalpable, imperishable.'
[image] Athena Revealing Ithaca to Ulysses (18th century a.D.), by Guiseppe Bottani
In a nutshell, this autofiction offers an intimate, superb, nuanced rendition of a coming of age.
It deals with: personal growth from childhood memories to the throes of adolescence, and the nagging feelings of inadequacy and growing disaffection of young adulthood. With that inescapable feeling of being out of step with your environment, of marching to a different drum beat. With that bittersweet impression of not belonging, and how peer pressure, not-self and conflict in general drive one to try and shape themselves. Finally, it is about overcoming the crude idea, the monolithic frame, the stunted conception of the self as an inborn, essential, watertight and unsurpassable separation from the world, from others.
[image] Ulysses Deriding Polyphemus (1829), by William Turner
Memorable quotes:
'How pale the light was at the window! But that was nice. The fire rose and fell on the wall. It was like waves. Someone had put coal on and he heard voices. They were talking. It was the noise of the waves. Or the waves were talking among themselves as they rose and fell.'
Consulté en diagonale à des fins d'information sur le turbin :)
Entrées consultées :
Dispositions générales, durée du travail hebLa règle et l'exception
Consulté en diagonale à des fins d'information sur le turbin :)
Entrées consultées :
Dispositions générales, durée du travail hebdomadaire minimale dans les établissements de plus de 10 salariés, définition des heures supplémentaires, jours de repos hebdomadaire, le délai maximum pour leur récupération par le salarié, aménagement du temps de travail, congés payés, congés de formation économique, sociale et syndicale, rupture du contrat de travail par lettre recommandée avec accusé de réception.
What matters most is how well you walk through the fire
Ce livre rend compte de dix ans de petits boulots et de galères diverses vécues par l'écrivain What matters most is how well you walk through the fire
Ce livre rend compte de dix ans de petits boulots et de galères diverses vécues par l'écrivain écossais Iain Levison aux États-Unis à l'obtention de sa licence de lettres.
Au menu :
Fumisterie Annonces astucieuses pour des formations payantes écrites sous la forme d'offre d'emploi Situations absurdes de l'embauche à la fin de contrat Promotions attrape-couillon en entreprise Les faux enthousiastes et les vrais névrosés
Les stratégies managériales : Les injonctions contradictoires et autres stratégies de division des employés dans l'entreprise L'arbitraire, les brimades et vexations des supérieurs envers leurs subordonnés
Tout l'informel du travail temporaire : Larcins et le grappillage de bouffe au travail L'absurdité du travail saisonnier que l'on a juste le temps de maîtriser avant d'être jeté Le travail temporaire, son absurdité et ses hasards Les travailleurs indépendants (BTP, électricité, déménagement,...) les semaines de 90h, les frais et faux-frais de tous côtés, répartis entre employeur et employés Les dessous, les combines, les aberrations des contrats de travail temporaire Vivre de plusieurs boulots, des heures supplémentaires Les heures de repos et de repas volées
Les débuts des entreprises de vente en ligne Internet, accélérateur d'inégalités entre force de travail et grand capital L'émerveillement et sidération devant les disparités de revenus et de propriété L'agrément dans la diversité des petits boulots merdiques.
[image] Cabezas en un paisaje, New York, collection Stanley Moss - Francisco José de Goya (entre 1819 et 1823)
C'est Incarnation de la pile à lire !
[image] Cabezas en un paisaje, New York, collection Stanley Moss - Francisco José de Goya (entre 1819 et 1823)
C'est l'histoire d'Alphonse Van Worden, un jeune aspirant aux Gardes wallonnes qui fait route vers Madrid pour obtenir le titre convoité et qui croise sur sa route, qui passe par la sinistre Sierra Morena, quantité de personnages et de prodiges. Son histoire se croise alors avec une myriade d'autres histoires et prend la forme d'un véritable roman polyphonique, et l'un des plus aboutis que j'aie lus jusqu'ici.
[image] La reproduction interdite - René Magritte (1937)
Cette édition, fondée sur la totalité des sources accessibles (view spoiler)[(Manuscrit F de Varsovie, manuscrit L de Saint-Pétersbourg, feuillets, versions préparatoires, manuscrit M de Pontarlier, manuscrit Q de la collection particulière du comte Marek Potocki, manuscrit S de Cracovie, manuscrit V de Varsovie, manuscrit K de Cracovie, manuscrit K' de Marek Potocki, manuscrit D de Paris, manuscrit C de Leipzig) (hide spoiler)], se propose de restituer une forme intégrale du texte de Jan Potocki dans sa langue originale. C'est un trésor.
[image] Portrait de Jean Potocki - attribué à Francisco José de Goya (1791), Varsovie, collection Marek et Charlotte Potocki
Les thèmes majeurs :
- Récits enchâssés, mise en abîme de l'histoire contée.
- Les intrigues souterraines et les souterrains, la filiation, les mystères, l'amour à parfum incestueux, la passion inassouvie, le simulacre, la feinte, le travestissement, l'échange de rôles, la confusion des identités : bandits d'honneur, princes perfides, vivants passés pour morts, sosies, la fluidité de l'identité : le chef des bohémiens change de métier, de religion, de personnalité à de nombreuses reprises.
- Une histoire complexe et multiforme dans un Empire espagnol complexe et multiforme, sous la Maison des Habsbourg.
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[image] - Territoires de l'Espagne des Habsbourg dans le monde en 1598
- Dans ce livre, l'histoire est son propre moteur : une histoire en entraîne une autre, qui à son tour demande une autre histoire pour s'éclaircir. Les histoires se recoupent les unes les autres, se reflètent, les situations se font écho, les auditeurs et les raconteurs en sont les personnages à un moment ou à un autre, à tour de rôle, ensemble.
- L'influence des mythes sur l'interprétation du monde, interprétation qui donne naissance alors à autant de mythes. Voyage dans le temps, dans l'espace, et hors d'eux, dans le cadre du mythe.
[image] Cisnes reflejando elefantes - Salvador Dalí (1937)
Le premier tome des origines de la France contemporaine retrace les évolutions de la société française de la fin de l'Ancien La minorité ventriloque :
Le premier tome des origines de la France contemporaine retrace les évolutions de la société française de la fin de l'Ancien Régime à l'institution d'un régime de Terreur en 1793.
Taine cherche à écrire une histoire de la Révolution. Son récit est investi d'une forte charge affective, d'un investissement personnel qui ne trompe pas. Son parti s'il en a eu un, ç'a été de fournir une étude désacralisée de la Révolution française. Je crois qu'il a réussi.
Si j'avais une réserve à formuler, ce serait que Taine charge le texte de métaphores naturalistes et médicales et se laisse emporter par sa vindicte à l'égard des Jacobins et des idées générales de Rousseau, ce qui donne de beaux morceaux de bravoure, mais peut freiner la lecture et donner l'impression de forcer l'interprétation des faits à quelques occasions.
Je trouve aussi qu'il a des mots assez durs, vis-à-vis de tout le monde (nobles, clergé, robins, militaires, le roi...), et en particulier contre les indigents emportés dans la tourmente révolutionnaire. Bien sûr l'époque n'est pas la même, et il est certain qu'on ne parlerait plus comme ça aujourd'hui des pauvres, même si on en pense pas moins.
Voici quelques uns des grands axes sur lesquels il construit son livre :
- Le processus de dépossession, de déchéance sociale de la noblesse (leurs privilèges ne sont plus la contrepartie nécessaire de services rendus au royaume), que je suis tenté de rapprocher du processus décrit par Hannah Arendt à propos des Juifs des milieux d'affaire dans Les origines du totalitarisme.
- La généalogie de l'idée révolutionnaire : les doctrines de la révolution sont nées de l'association des acquis scientifiques et de l'esprit classique, qui peuvent conduire à de dangereuses généralisations sur les pouvoirs de la raison et sur les droits des uns et des autres. De conversations spirituelles pour salon littéraire et mondain, ces idées filtrent dans la presse, dans la conversation courante, se traduisent en actions, font tomber la monarchie, alors dans sa phase la plus libérale que la France ait jamais connue.
- La propriété foncière paysanne et la propriété de capitaux des négociants gagnent en importance dans le même temps que les pouvoirs régaliens (percevoir l'impôt en particulier) sont mis en vente par le royaume ; les implications économiques de la Révolution.
- Le mécanisme de l'imposition sous l'Ancien Régime : cumul des taxes et impôts, corruption, disproportion, dissimulation générale.
On remarque que pour Taine, il eût suffit de s'en tenir à une juste répartition de l'impôt et à la diminution progressive des droits féodaux, à l'anglaise. À l'inverse, le socle de la Révolution française, c'est le transfert de propriétés.
- Taine se montre très sceptique sur la participation des moins riches à l'exercice du pouvoir. La propriété et le travail sont conçus comme des marqueurs de mérite social presque indépassables.
- Les effets de la centralisation administrative : destruction des ordres secondaires, du patriotisme local et municipal, émiettement et rupture de tous les liens de collaboration existants, laissant les membres de la société isolés les uns par rapport aux autres face au pouvoir. La centralisation administrative a joué un rôle d'accélérateur de révolution.
- Le passage de la violence illégale et irrégulière de l'émeute à la violence légale sur les propriétés, sur les personnes.
- Le rôle considérable de la rumeur, de la désinformation, des voies de fait de la faction politique dans la Révolution. Phénomènes de psychologie des foules (délation, mutineries, psychose), entraînement et exaspération de toutes les formes de violence dans la société.
- Une étude des sociétés et des clubs politiques, les Jacobins et leurs procédés. On perçoit des échos des Communes suivantes dans sa description de leurs procédés, en particulier celle de 1870.
[image] Portrait de l'artiste sous les traits d'un moqueur Joseph Ducreux, circa 1793
What is it all about?
This essay from Irish-bA Regal Masquerade
[image] Portrait de l'artiste sous les traits d'un moqueur Joseph Ducreux, circa 1793
What is it all about?
This essay from Irish-born British MP Edmund Burke deals with the measures passed by French National Assembly in the aftermath of the Revolution in 1789, with Richard Price's speech 'A Discourse on the Love of Our Country', with the activity of pro-revolution Constitution Society & Revolution Society in England and with Burke's views on the matter.
Although E. Burke betrays certain bias towards purported traditional European values inherited from chivalry(!)—that is, moralizing history—and towards landed aristocracy, as a whole, this text shows a solid command of both French political institutions before the Revolution and mechanisms used by the new revolutionary government.
The gist of this work:
E. Burke advocates a balanced system of powers more or less modelled after the unwritten British constitution. I deem this text a convincing analysis of the (many) flaws, inconsistencies and actual errors of revolutionary policy, and a reliable source of information about the meddling of the National Assembly with the 'monied' elite and burghers, shedding light on some important laws implemented at this time (1790) and afterwards, such as the . It also provides a valid prediction about the future rise of general Napoléon Bonaparte.
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