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Charlotte's Reviews > Les Souvenirs

Les Souvenirs by David Foenkinos
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Ce roman m’a beaucoup intrigué, et par « intrigué » je veux dire que, pendant tout le livre, je me suis demandé : « Comment, dans le climat actuel de l’édition, où il y a tant d’offre pour si peu de demande, et où tant d’excellents auteurs ne parviennent pas à se faire publier, est-ce qu’un éditeur dément a décidé de publier cette sombre merde ? »

Je l’ai lu jusqu’au bout pour être sûre de ne pas passer à côté de quelque chose, eh ben c’est bon, je l’ai fini, et il n’y a rien à sauver.

Le style est inexistant (ce qui peut être un style en soi, d’accord, mais n’est pas Hemingway qui veut) et l’histoire ne va nulle part � et encore, ce serait généreux d’appeler une histoire ce vague ramassis de souvenirs pêle-mêle (ça, pour le coup, le titre n’est pas racoleur, on a vraiment ce qui est promis).

La partie la plus intéressante, et de loin, est l’histoire de la grand-mère, et j’aurais vraiment pris plaisir à lire ce livre s’il avait été écrit du point de vue de cette dernière. Malheureusement, on doit se farcir tout au long de ces interminables 300 pages un narrateur absolument insupportable. (Je ne sais pas à quel point cet ouvrage est autobiographique, mais je vais partir du principe que c’est une œuvre de fiction pure, et essayer de ne pas juger l’auteur lui-même � mais c’est dur, étant donné que le narrateur n’a pas de nom, et est lui-même écrivain.)

C’est pour moi le plus gros écueil de ce livre (déjà que je ne suis pas fan des récits à la première personne) : devoir se farcir le point de vue de cet intolérable connard du début à la fin du livre.

(SPOILERS A SUIVRE)

Ce narrateur est un monstre d’égoïsme et de narcissisme, qui ramène tout à lui en permanence (quand ses parents lui annoncent leur divorce, sa seule réaction est que ça gâche l’annonce qu’il avait à faire ; quand sa grand-mère disparaît et qu’il se lance à sa recherche, il est presque déçu de la trouver tout de suite, parce qu’il trouvait ça vraiment trop classe de jouer au détective).

(« Ça ne pouvait pas être si simple. Ce n’était pas possible. Personne ne pouvait résoudre une énigme de cette manière. Ça n’avait aucun intérêt. Il allait forcément se passer quelque chose, un rebondissement, un problème. J’étais comme resté sur ma faim, presque déçu. Moi qui pensais enquêter, renifler, filer les individus, être une sorte de héros moderne, voilà que mon enquête aboutissait dès la première question posée. J’étais peut-être tout simplement doué. »)

(Tocard.)

Il passe son temps à geindre et à se plaindre de l’incroyable vacuité de sa vie (soit dit en passant, il a raison, il a réellement la vie la plus chiante du monde, pas merci pour nous avoir forcé à la partager dans tous ses détails barbants). Il a la maturité émotionnelle d’un enfant de cinq ans (enfin, c’est un homme, quoi) et n’accepte jamais de se remettre en question.

Surtout, il a un rapport aux femmes réellement malsain, et qui n’est jamais une seule fois traité comme tel. Par exemple, lors d’une dispute, il est violent envers sa femme (il la pousse) puis casse une lampe contre un mur. Sa seule pensée à ce moment est, je cite : « j’aurais voulu être comme une rock star qui saccage une chambre d’hôtel, mais ça ne se passe jamais ainsi avec moi » puis il fait une tirade sur le fait qu’un éclat de la lampe l’a blessé au visage � pauvre chaton. (Si vous attendez qu’il présente des excuses à sa femme, passez votre chemin, il y a juste un dialogue niais à base de « tu as un problème » « mon problème, c’est de t’aimer ». La gerbe.) PS : Sa femme finira par le quitter � tant mieux pour elle � et évidemment, il ne verra rien venir.

(« Ma femme me disait régulièrement qu’elle était malheureuse. Comment aurais-je pu savoir qu’elle allait me quitter ? Elle me fait tant de mal ! Je souffre ! Je suis une telle victime ! * deux jours plus tard* En fait ça va ! » Blaireau.)

(Et ça, c’est rien : je vous épargne le passage où le gars fantasme sur une serveuse, puis décide de retourner au restaurant quand elle s’en va et LA SUIT DANS LA RUE, et c’est présenté comme quelque chose de tout à fait normal et anodin.)

Bref, c’est une lecture d’un ennui accablant, quand elle n’est pas juste énervante. C’est l’histoire mal écrite de la vie minable d’un tocard minable, il n’y a rien à sauver, c’était une perte de temps.

PS : pour le contexte, on m’a offert ce livre, je ne savais rien de son auteur ni de l’histoire, et je suis d’autant plus ébahie d’apprendre que ce livre a été gratifié d’une adaptation au cinéma (que j’avais zappée, mais il semble que je ne sois pas la seule � 6 millions de budget pour 8 millions au box-office, c’est un beau bide). Si j’avais su, j’aurais vu le film à la place, et comme ça, je n’aurais gâché que 92 minutes de ma vie.
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Reading Progress

November 19, 2022 – Started Reading
November 19, 2022 – Shelved
December 3, 2022 – Finished Reading

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