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Limonov Quotes

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Limonov Limonov by Emmanuel Carrère
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Limonov Quotes Showing 1-25 of 25
“« Boris Nicolaïevitch, la démocratie, c'est bien, mais sans élections, c'est plus sûr »”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Later bad things will be said about Stalin; he’ll be called a tyrant and his reign of terror will be denounced. But for the people of Eduard’s generation he will remain the supreme leader of the people of the Union at the most tragic moment in their history; the man who defeated the Nazis and proved himself capable of a sacrifice worthy of the ancient Romans: the Germans had captured his son, Lieutenant Yakov Dzhugashvili, while the Russians had captured Field Marshal Paulus, one of the top military leaders of the Reich, at Stalingrad. When the German High Command proposed an exchange, Stalin responded with disdain that he didn’t exchange field marshals for simple lieutenants. Yakov committed suicide by throwing himself on the electrified barbed wire fence of his prison camp. *”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“L'homme qui se juge supérieur, inférieur ou égal à un autre ne comprend pas la réalité. Cette idée-là n'a peut-être de sens que dans le cadre d'une doctrine qui considère le "moi" comme une illusion et, à moins d'y adhérer, mille contre-exemples se pressent, tout notre système de pensée repose sur une hiérarchie des mérites selon laquelle, disons, le Mahatma Gandhi est une figure humaine plus haute que le tueur pédophile Marc Dutroux. Je prends à dessein un exemple peu contestable, beaucoup de cas se discutent, les critères varient, par ailleurs les bouddhistes eux-mêmes insistent sur la nécessité de distinguer, dans la conduite de la vie, l'homme intègre du dépravé. Pourtant, et bien que je passe mon temps à établir de telles hiérarchies, bien que comme Limonov je ne puisse pas rencontrer un de mes semblables sans me demander plus ou moins consciemment si je suis au-dessus ou au-dessous de lui et en tirer soulagement ou mortification, je pense que cette idée - je répète : "L'homme qui se juge supérieur, inférieur ou égal à un autre, ne comprends pas la réalité" est le sommet de la sagesse et qu'une vie ne suffit pas à s'en imprégner, à la digérer, à se l'incorporer, en sorte qu'elle cesse d'être une idée pour informer le regard et l'action en toutes circonstances. Faire ce livre, pour moi, est une façon bizarre d'y travailler. (p. 227-228)”
Emmanuel Carrère, Limonov
“raised in a family that was spared the major convulsions of history and that, having never experienced absolute arbitrariness, thought that if people were arrested, well then, there had to be a reason.”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“Isn’t it better to die while you’re alive than to live the life of a dead person?”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“Unos meses más tarde, tiene lugar otra borrachera histórica, la que reunió en secreto, en un pabellón de caza del bosque de Bieloviéjskaia, al presidente ruso Yeltsin, al presidente ucraniano Kravchuk y al presidente bielorruso Shushkiévich. Yeltsin ha abandonado Moscú sin decir a Gorbachov nada de lo que pensaba hacer, no han preparado nada, ninguno de los tres conspiradores tiene la menor idea de lo que son una federación o una confederación. Lo único que se repiten, en la sauna, soplando buenas dosis de vodka, es que sus tres repúblicas crearon la Unión en 1922 y que ello les da derecho a disolverlas. Yeltsin está tan borracho que los otros dos tienen que llevarle a la cama y, justo antes de desplomarse, llama a George Bush (padre) para darle la primicia: «George, nos hemos puesto de acuerdo con los compañeros. La Unión Soviética ya no existe.» Para que la humillación sea completa, el cometido de informar a Gorbachov recae en el más insignificante de la troika, Shushkiévich, quien asegura que Gorbachov, espantado, le habría respondido: «¿Y qué pasa conmigo?»”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Sans l'aimer lui-même, il était sûr qu'elle l'aimait et cette certitude le rassurait. Quelqu'un l'attendait, il avait un refuge, et maintenant plus rien.”
Emmanuel Carrere, Limonov
“Russia is a totalitarian state, you’ve got to fight for freedom and participate in the protest marches, which she seems to take as seriously as her yoga classes.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Su suite la ilumina una bombilla de voltaje muy débil y tan acogedora como la cámara frigorífica de una carnicería. En otro tiempo podías estar seguro de que las paredes y el télefono estaban atiborrados de micrófonos, pero ahora ya no puedes tener la seguridad de nada.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Ha voglia di telefonare a Tanja, a Madrid, dove lei vive con il suo marchese spagnolo. Eduard ha il numero nell'agenda, ogni tanto si sentono, ma che cosa potrebbe dirle? "Sono qui sotto. Sono venuto a prenderti. Aprimi"? Questo dovrebbe dire, ma è troppo tardi, tutto il resto è un balbettio sentimentale.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“E' proprio la vecchiaia che mi auguro per noi, per me e Hélène. Immagino grandi librerie, comodi divani, grida di nipotini in giardino, marmellate di frutti di bosco, lunghe conversazioni sulle sdraio. Le ombre che si allungano, la morte che si avvicina piano piano. La vita è stata bella perchè ci siamo amati. Forse non finirà così, ma, dipendesse solo da me, così mi piacerebbe che finisse.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“À trente ans, ce colosse au crâne rasé en a déjà passé dix en prison et, comme il le dit joliment, « vit entouré de crimes comme les habitants d’une forêt vivent entourés d’arbres ». Cela ne l’empêche pas d’être un homme paisible, d’humeur toujours joyeuse, en qui se mêlent les traits du fol en Christ russe et de l’ascète oriental. Été comme hiver, même quand le thermomètre dans la cellule descend au-dessous de zéro, il est en short et tongs, il ne mange pas de viande, il ne boit pas de thé mais de l’eau chaude et pratique d’impressionnants exercices de yoga. On l’ignore souvent, mais énormément de gens, en Russie, font du yoga : encore plus qu’en Californie, et cela dans tous les milieux. Pacha, très vite, repère en « Édouard Veniaminovitch » un homme sage. « Des gens comme vous, lui assure-t-il, on n’en fait plus, en tout cas je n’en ai pas rencontré. » Et il lui apprend à méditer.

On s’en fait une montagne quand on n’a jamais essayé mais c’est extrêmement simple, en fait, et peut s’enseigner en cinq minutes. On s’assied en tailleur, on se tient le plus droit possible, on étire la colonne vertébrale du coccyx jusqu’Ã� l’occiput, on ferme les yeux et on se concentre sur sa respiration. Inspiration, expiration. C’est tout. La difficulté est justement que ce soit tout. La difficulté est de s’en tenir à cela. Quand on débute, on fait du zèle, on essaie de chasser les pensées. On s’aperçoit vite qu’on ne les chasse pas comme ça mais on regarde leur manège tourner et, petit à petit, on est un peu moins emporté par le manège. Le souffle, petit à petit, ralentit. L’idée est de l’observer sans le modifier et c’est, là aussi, extrêmement difficile, presque impossible, mais en pratiquant on progresse un peu, et un peu, c’est énorme. On entrevoit une zone de calme. Si, pour une raison ou pour une autre, on n’est pas calme, si on a l’esprit agité, ce n’est pas grave : on observe son agitation, ou son ennui, ou son envie de bouger, et en les observant on les met à distance, on en est un peu moins prisonnier. Pour ma part, je pratique cet exercice depuis des années. J’évite d’en parler parce que je suis mal à l’aise avec le côté new age, soyez zen, toute cette soupe, mais c’est si efficace, si bienfaisant, que j’ai du mal à comprendre que tout le monde ne le fasse pas. Un ami plaisantait récemment, devant moi, au sujet de David Lynch, le cinéaste, en disant qu’il était devenu complètement zinzin parce qu’il ne parlait plus que de la méditation et voulait persuader les gouvernements de la mettre au programme dès l’école primaire. Je n’ai rien dit mais il me semblait évident que le zinzin, là-dedans, c’était mon ami, et que Lynch avait totalement raison.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Un ami à qui je racontais ma mésaventure m’a dit en riant : « Ça t’apprendra à admirer des fascistes. » C’était expéditif et, je crois, juste. Herzog, capable d’une vibrante compassion pour un aborigène sourd-muet ou un vagabond schizophrène, considérait un jeune cinéphile à lunettes comme une punaise méritant d’être moralement écrabouillée, et j’étais quant à moi le client idéal pour me faire traiter de la sorte. Il me semble qu’on touche là quelque chose qui est le nerf du fascisme.

Si on le dénude, ce nerf, que trouve-t-on ? En étant radical, une vision du monde évidemment scandaleuse : übermenschen et untermenschen, Aryens et Juifs, d’accord, mais ce n’est pas de cela que je veux parler. Je ne veux parler ni de néonazis, ni d’extermination des présumés inférieurs, ni même de mépris affiché avec la robuste franchise de Werner Herzog, mais de la façon dont chacun de nous s’accommode du fait évident que la vie est injuste et les hommes inégaux : plus ou moins beaux, plus ou moins doués, plus ou moins armés pour la lutte. Nietzsche, Limonov et cette instance en nous que j’appelle le fasciste disent d’une même voix : « C’est la réalité, c’est le monde tel qu’il est. » Que dire d’autre ? Ce serait quoi, le contre-pied de cette évidence ?

« On sait très bien ce que c’est, répond le fasciste. Ça s’appelle le pieux mensonge, l’angélisme de gauche, le politiquement correct, et c’est plus répandu que la lucidité. »

Moi, je dirais : le christianisme. L’idée que, dans le Royaume, qui n’est certainement pas l’au-delà mais la réalité de la réalité, le plus petit est le plus grand. Ou bien l’idée, formulée dans un sutra bouddhiste que m’a fait connaître mon ami Hervé Clerc, selon laquelle « l’homme qui se juge supérieur, inférieur ou même égal à un autre homme ne comprend pas la réalité »”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Ce qu’il racontait, c’est-à-dire sa vie, me faisait plus d’effet que sa façon de le raconter. Mais quelle vie ! Quelle énergie ! Cette énergie, hélas, au lieu de me stimuler, m’enfonçait un peu plus, page après page, dans la dépression et la haine de moi-même. Plus je le lisais, plus je me sentais taillé dans une étoffe terne et médiocre, voué à tenir dans le monde un rôle de figurant, et de figurant amer, envieux, de figurant qui rêve des premiers rôles en sachant bien qu’il ne les aura jamais parce qu’il manque de charisme, de générosité, de courage, de tout sauf de l’affreuse lucidité des ratés. J’aurais pu me rassurer en me disant que ce que je ressentais là, Limonov l’avait ressenti lui aussi, qu’il divisait comme je le faisais alors l’humanité en forts et en faibles, gagnants et perdants, VIP et piétaille, qu’il vivait tenaillé par l’angoisse de faire partie de la seconde catégorie et que c’est précisément cette angoisse, si crûment exprimée, qui donnait sa force à son livre. Mais je ne voyais pas cela. Tout ce que je voyais, c’est que lui était à la fois un aventurier et un écrivain publié, alors que je n’étais et ne serais jamais ni l’un ni l’autre, la seule et dérisoire aventure de ma vie s’étant soldée par un manuscrit qui n’intéressait personne et deux cantines remplies de maillots de bain ridicule”
Emmanuel Carrère, Limonov
“L’uomo che si ritiene superiore, inferiore o anche uguale a un altro non capisce la realtàâ€� rappresenta il vertice della saggezza e non basta una vita a farsene permeare, ad assimilarla, ad interiorizzarla in modo che cessi di essere un’idea e plasmi invece il nostro modo di vedere e di agire in ogni situazione”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Aquela aterradora sessão fez com que perdesse a vontade de reencontrar os velhos amigos. Como fez bem, quinze anos antes, em deixar sua convivência! Como o detestam por tê-lo feito! Enquanto ele lutava pela sobrevivência no front ocidental, eles ficavam marinando em seu desconfortável conforto, protegidos pela placa de chumbo da amarga consciência de sua mediocridade.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“AROUND THIS TIME my mother, Hélène Carrère d’Encausse, who’s since become a renowned historian in her own right, published her first book, Marxism and Asia. The fact that my mother had written a book impressed me a lot. I tried to read it, but I got stuck on the very first four words, which read: “Marxism, as everyone knowsâ€�”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“he’s the kind of guy who lets on in the provinces that he’s very well known in Moscow, and in Moscow that he’s very well known in the provinces.”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“nevertheless allows him to be considered a poet, with everything that status entails. And it’s an enviable status. Because even if you lead a miserable life, it protects you from the disgrace associated with that miserable life, and many, once they’ve acquired it, sit back and don’t write another thing their whole lives.”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“Writing this, I’m reminded that until I was quite old I too adhered to the romantic cult of madness. I got over it, thank God. Experience has taught me that this particular form of romanticism is pure stupidity, and that madness is the saddest, most dismal thing on earth.”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“Motrich hasn’t published a thing and never will, but the advantage of censorship is that you can be an unpublished author without anyone suspecting you lack talent—on the contrary.”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia
“Rétrospectivement, je me demande pourquoi je me suis privé d'un truc [la guerre] aussi romanesque et valorisant. Un peu par trouille : j'y serais sans doute allé si je n'avais appris, au moment où on me le proposait, que Jean Hatzfeld venait d'être amputé d'une jambe après avoir reçu là-bas une rafale de kalachnikov. Mais je ne veux pas m'accabler : c'était aussi par circonspection. Je me méfiais, je me méfie toujours des unions sacrées - même réduites au petit cercle qui m'entoure. Autant je me crois sincèrement incapable de violence gratuite, autant je m'imagine volontiers, peut-être trop, les raisons ou concours de circonstances qui auraient pu en d'autres temps me pousser vers la collaboration, le stalinisme ou la révolution culturelle. J'ai peut-être trop tendance aussi à me demander si, parmi les valeurs qui vont de soi dans mon milieu, celles que les gens de mon époque, de mon pays, de ma classe sociale, croient indépassables, éternelles et universelles, il ne s'en trouverait pas qui paraîtront un jour grotesques, scandaleuses ou tout simplement erronées. Quand des gens peu recommandables comme Limonov ou ses pareils disent que l'idéologie des droits de l'homme et de la démocratie, c'est exactement aujourd'hui l'équivalent du colonialisme catholique - les mêmes bonnes intentions, la même bonne foi, la même certitude absolue d'apporter aux sauvages le vrai, le beau, le bien -, cet argument relativiste ne m'enchante pas, mais je n'ai rien de bien solide à lui opposer. Et comme je suis facilement, sur les questions politiques, de l'avis du dernier qui a parlé, je prêtais une oreille attentive aux esprits subtils expliquant qu'Izetbegović, présenté comme un apôtre de la tolérance, était en réalité un Musulman fondamentaliste, entouré de Moudajhidines, résolu à instaurer à Sarajevo une république islamique et fortement intéressé, contrairement à Milosević, à ce que le siège et la guerre durent le plus longtemps possible. Que les Serbes, dans leur histoire, avaient assez subi le joug ottoman pour qu'on comprenne qu'ils n'aient pas envie d'y repiquer. Enfin, que sur toutes les photos publiées par la presse et montrant des victimes des Serbes, une sur deux si on regardait bien était une victime serbe. Je hochais la tête : oui, c'était plus compliqué que ça. (p. 310-311)”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Pendant qu'il se battait pour sa survie sur le front de l'Ouest, ils sont restés à mariner dans leur inconfortable confort, protégés par la chape de plomb de l'amère conscience de leur médiocrité.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“Comprende una cosa esencial, y es que hay dos clases de personas: a las que puedes pegar y a las que no puedes, y que éstas no son las más fuertes o las mejor entrenadas, sino las que están dispuestas a matar. Éste es el único secreto, y el amable y pequeño Eduard decide pasarse al segundo bando: él será un hombre al que nadie pega porque se sabe que puede matar.”
Emmanuel Carrère, Limonov
“That same year the same Yakovlev explained on television that the decree rehabilitating all those who had been persecuted since 1917 was not at all a measure of clemency, as people in the Party were saying, but of repentance: “We are not pardoning them, we are asking their pardon. The goal of this decree is to rehabilitate us, who by remaining silent and looking away were accomplices to these crimes.â€� In short, there was a sudden consensus that for the last seventy years the country had been in the hands of a gang of criminals.”
Emmanuel Carrère, Limonov: The Outrageous Adventures of the Radical Soviet Poet Who Became a Bum in New York, a Sensation in France, and a Political Antihero in Russia