Mars Quotes

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Mars Quotes
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“Whatever exists is inevitably flawed. Buddha, in his detachment from the world, finds all its hustle and bustle ridiculous because he has nothing to do with it. A cynic finds the feelings of his fellow human beings ridiculous because he has no feelings himself. Someone who does not play soccer thinks it ridiculous to chase around after a little leather ball for hours at a time. He doesn't bother to ask whether this game might be a lot of fun. All he sees is the ridiculousness of grown men playing like little boys. People who do anything will no doubt appear ridiculous to people who do nothing. A person who acts can always make a fool of himself. A person who doesn't never runs that risk. We might even say that life is always ridiculous but death is never ridiculous.”
― Mars
― Mars
“But I have not triumphed in my cause, and as long as I have not triumphed, the devil will remain at large and I will favor his being at large. I have not yet triumphed over the thing I am against. But I haven't lost yet, either. More important still, I haven't capitulated. I declare myself in a state of total war.”
― Mars
― Mars
“Mikhaïl A. Boulgakov en a retenu un exemple très lumineux dans Le Maître et Marguerite. C'est dans ce livre que j'ai lu pour la première fois l'histoire du fléau des mouches qui ont tourmenté Jésus sur la Croix. La " tête couverte de sang et de plaies " a déjà été mille fois représentée en paroles et en peinture, mais personne n'a songé aux mouches avant Boulgakov.”
― Mars
― Mars
“Je crois que je suis divisé en trois parties. Premièrement je suis fait de mon individualité ; deuxièmement je suis le produit de mes parents, de mon éducation, de ma famille et de ma société ; troisièmement je suis un représentant du principe de vie en général, c'est-à -dire de cette force, justement, qui fait que les électrons tournent autour du noyau de l'atome, que les fourmis fourmillent et que le soleil se lève. Une partie de moi est aussi électron et fourmi et soleil et cela, l'éducation la plus bourgeois ne peut l'abîmer en rien. (p. 295-296)”
― Mars
― Mars
“Je crois que pour définir cette qualité de "bourgeois" que je subodorais, je pourrais risquer la formule suivante : est "bourgeois" ce qui est tranquille à tout prix parce que sinon, quelqu'un d'autre pourrait ê³Ù°ù±ð dérangé dans sa propre tranquillité. [...]
Je crois que ne-pas-vouloir-»åé°ù²¹²Ô²µ±ðr est quelque chose de mauvais parce qu'il faut justement qu'on »åé°ù²¹²Ô²µ±ðr. Il ne suffit pas d'exister ; il faut aussi attirer l'attention sur le fait qu'on existe. Il ne suffit pas simplement d'ê³Ù°ù±ð, on doit également agir. Mais qui agit »åé°ù²¹²Ô²µ±ð - et cela au sens le plus noble du terme. (p. 289-290)”
― Mars
Je crois que ne-pas-vouloir-»åé°ù²¹²Ô²µ±ðr est quelque chose de mauvais parce qu'il faut justement qu'on »åé°ù²¹²Ô²µ±ðr. Il ne suffit pas d'exister ; il faut aussi attirer l'attention sur le fait qu'on existe. Il ne suffit pas simplement d'ê³Ù°ù±ð, on doit également agir. Mais qui agit »åé°ù²¹²Ô²µ±ð - et cela au sens le plus noble du terme. (p. 289-290)”
― Mars
“L'ordonnance et le pronostic que je pourrais faire pour moi sont les suivants : dès que j'aurai eu raison de mes parents - mes "parents" -, dès qu'ils me seront devenus in»å¾±´Ú´Úé°ù±ð²Ô³Ùs, je serai guéri et sauvé. Mais cela m'est encore très difficile, tant que la mesure des blessures qui me sont infligées n'est pas encore pleine mais, au contraire, ne fait que croître. Je pourrais oublier le dommage subi si je l'avais déjà entièrement derrière moi. Mais il n'est pas entièrement derrière moi, il continue à agir sur moi, maintenant, ici, sans cesse. Je ne verse pas une seule larme sur mon passé malheureux et je me sens en mesure, sinon d'oublier tout ce qui est passé, du moins de le surmonter. Mais que tout ce qui m'a tourmenté dans le passé ait encore lieu dans le présent, cela m'accable trop pour que je puisse le prendre à la légère ou même ne pas en tenir compte. Ce n'est pas ce que j'ai vécu de pénible qui me chagrine mais que cela continue encore à agir, encore et toujours, encore et toujours, encore et toujours. Ce n'est pas le poids du passé qui pèse mais qu'aucune fin, non plus, ne se laisse entrevoir, c'est ce qu'il est impossible de surmonter. (p. 275-276)”
― Mars
― Mars
“Comme on sait, les tumeurs cancéreuses ne font pas mal par elles-mêmes ; ce qui fait mal, ce sont les organes sains en eux-mêmes, qui sont comprimés par les tumeurs cancéreuses. Je crois que la même chose s'applique à la maladie de l'âme : partout où ça fait mal, c'est moi. L'héritage de mes parents en moi est comme une gigantesque tumeur cancéreuse ; tout ce qui en souffre, ma misère et mon tourment et mon désespoir, c'est moi. Je ne suis pas seulement comme mes parents, je suis aussi »å¾±´Ú´Úé°ù±ð²Ô³Ù de mes parents : mon individualité consiste en la souffrance que j'éprouve. (p. 249)”
― Mars
― Mars
“Je définirai ma tragédie en disant que je n'ai pas pu ê³Ù°ù±ð et incarner dans ma vie tout ce qui m'apparaissait comme seul digne d'ê³Ù°ù±ð vécu, parce que dans ma vie, manifestement, ce ne sont pas ma volonté et mes sentiments et mon moi qui ont été l'essentiel, mais seulement et toujours l'héritage des autres en moi ; ce n'est pas ce que je voulais qui est arrivé mais ce que mes parents - ou, mieux, mes "parents" entre guillemets - ont déposé en moi. Ainsi, par exemple, mes parents ont déposé en moi ceci, que la sexualité n'existe pas chez moi, bien que, dans la partie de mon moi que je désignerais comme "moi-même", la sexualité soit la plus haute de toutes les valeurs. Je crois que c'est seulement la partie la plus infime de mon moi qui est moi-même ; sa plus grande partie est empoisonnée, violée et détruite par le principe hostile décrit plus haut, dont les représentants les plus typiques pour moi étaient mes parents. C'est comme un gigantesque corps étranger en moi, qui est beaucoup plus grand que la partie de mon moi désignée comme "moi-même", qui me ronge et dont je souffre. (p. 248)”
― Mars
― Mars
“D'après Sartre, dans cette situation qui est manifestement propre à l'humanité, l'essentiel ne serait pas "ce qu'on a fait de l'homme, mais ce qu'il fait de ce qu'on a fait de lui". Une phrase que je peux signer. Assurément il peut y avoir une chance de faire encore quelque chose de ce qu'on a fait de vous ; peut-ê³Ù°ù±ð même chacun a-t-il cette chance. Même moi j'aurais pu avoir cette chance. Peut-ê³Ù°ù±ð, si le dommage que m'ont causé mes parents (et tout ce qui fait partie de la notion de "parents") n'avait pas été tellement démesuré, m'eût-il encore été possible, à temps, de devenir moi-même avant que le cancer m'ait dévoré. Peut-ê³Ù°ù±ð, si le terme de ma maladie s'était éloigné, un certain délai m'eût-il encore été donné, au cours duquel j'aurais pu vaincre ma névrose. Peut-ê³Ù°ù±ð. Mais ces hypothèses sont oiseuses car, en réalité, il n'en est tout bonnement pas ainsi ou, pour en revenir à Sartre : je n'ai pas réussi à faire autre chose que ce qu'on a fait de moi. On a fait quelque chose de moi, on m'a démoli ; mais surmonter cette "démolition", comme l'exige Sartre, je n'y suis pas arrivé. (p. 247-248)”
― Mars
― Mars
“Je n'ai pas été à la hauteur, il y a eu la défaite, la guerre est perdue. Guerre contre qui, au fait ? Qui sont donc mes ennemis ? C'est difficile à dire, bien que les mots ne manquent pas : mes parents, ma famille, le milieu où j'ai grandi, la société bourgeoise, la Suisse, le système. Un peu de tout cela est contenu dans ce que j'appellerais le principe qui m'est hostile, même si aucun de ces mots ne dit toute la vérité. (p. 246)”
― Mars
― Mars
“Mais le deuxième objectif de la vie humaine me paraît ê³Ù°ù±ð le sens. Si l'on ne peut tout de même pas ê³Ù°ù±ð heureux, l'on aimerait au moins que la vie, même la vie malheureuse, ait un sens. Cependant, d'après moi, la notion de sens est prétexte à toutes sortes de sottises. J'entends surtout par là la tendance très en vogue à trouver à tout prix que tout a un sens. Coupable, au premier chef, de la perversion de la notion de "sens" est la religion chrétienne, sans aucun doute, qui nous enseigne qu'aucun moineau ne tombe du toit sans la volonté du constructeur de cet oiseau. Le dogme chrétien enseigne : si le moineau reste sur le toit, c'est voulu par Dieu et cela a un sens ; si le moineau tombe, c'est aussi voulu par Dieu et cela a un sens, seulement ce sens, nous ne le comprenons pas. Donc si l'oiseau reste sur le toi, cela a un sens que nous pouvons comprendre ; mais si l'oiseau ne reste pas sur le toit, cela a un sens que nous ne pouvons pas comprendre. Ergo, tout a un sens. Il y a dans ce raisonnement une contradiction qui me dégoûte au point que je ne saurais la supporter sans rien faire. En un pareil moment, il faudrait carrément inventer Dieu qui a créé ce moineau (car, personnellement, je crois qu'il n'existe pas) rien que pour lui casser la gueule. (p. 243-244)”
― Mars
― Mars
“A la question de savoir ce que les hommes veulent donc atteindre avant tout, je me dis que le premier but des hommes est tout de même le bonheur. Sous le nom de bonheur, je me figure un état qui consiste en ce que le fait d’exister ne constitue en aucune manière un tourment pour l’homme, qu’on aime bien vivre et même que la vie nous apporte du plaisir. (p. 242)”
― Mars
― Mars
“Compte tenu de toutes les conditions dont je dirais à présent qu'elles sont les miennes, je ne peux qu'ê³Ù°ù±ð content de ce que j'aie attrapé le cancer et qu'au cours de la psychothérapie tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent se soit effondré. Il m'est impossible de souhaiter que tout cela ne se soit pas produit ; je ne peux que le trouver bien. Je ne peux pas souhaiter non plus que tout soit tout autrement car il me faudrait souhaiter alors d'ê³Ù°ù±ð quelqu'un d'autre, et cela est impossible. Je ne peux pas souhaiter d'ê³Ù°ù±ð M. Dupont plutôt que moi-même. Je ne puis pas souhaiter que ce qui a eu lieu jusqu'ici n'ait pas eu lieu ou ait eu lieu autrement, au contraire il me faut comprendre qu'étant donné les conditions de ma vie, tout ce qui s'est passé jusqu'à présent a dû se passer comme cela s'est passé et qu'il n'est ni possible ni souhaitable qu'il en soit autrement. La seule chose que je puisse souhaiter, c'est que la situation actuelle tourne bien ; d'ailleurs ce souhait est encore possible et parfaitement réaliste. Je n'ai nul besoin de souhaiter quelque chose d'irréel, tout ce qui serait irréel, je ne tiens pas du tout à me le souhaiter. Du fait que je vois la nécessité de ma position présente, elle me devient plus supportable que si je devais la considérer comme tout à fait absurde. (p. 219)”
― Mars
― Mars
“Toutefois si l'on songe que même aujourd'hui, il y a encore des gens qui se glorifient de mourir pour Dieu, la patrie capitaliste et ses trusts, on ne peut qu'en venir à la conclusion qu'il y a des raisons de mourir plus bêtes que le manque d'amour. (p. 215)”
― Mars
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“Je ne veux pas ici décrire une nouvelle fois ce phénomène, qui a été suffisamment décrit, et chacun sait ce que c'est que la dépression : tout est gris et froid et vide. Rien ne fait plaisir et tout ce qui est douloureux, on le ressent avec une douleur exagérée. On n'a plus d'espoir et on ne distingue rien au-delà d'un présent malheureux et privé de sens. Toutes les choses soi-disant réjouissantes ne vous réjouissent pas ; en société, on est encore plus seul qu'autrement ; tous les divertissements vous laissent froid ; les vacances, au lieu de vous changer les idées, sont bien plus difficiles à supporter que les non-vacances ; tous les projets qu'on échafaude pour sortir de la dépression, on les laisse tomber ensuite "parce que cela ne sert tout de même à rien". Les deux caractéristiques principales de la dépression sont la solitude et le désespoir. (p. 121-122)”
― Mars
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“Comme il est dit dans la fable du renard et des raisins : celui à qui il est trop difficile d'atteindre quelque chose dit volontiers qu'au fond il n'en a aucune envie. (p. 105)”
― Mars
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“La gêne que me donnait ce manque de lien entre mon corps et la nature s'exprimait par une pudeur exagérée. Non seulement les expressions franchement dégoûtantes ne passaient pas mes lèvres mais les réalités du corps les plus anodines m'inspiraient de la honte et du dégoût. Même des mots comme "poitrine", "nu", "parties", j'avais du mal à les prononcer ; avec la pruderie victorienne héritée de mon milieu, j'évitais même de parler de "jambe" et de "pantalon". Même le mot "corps" était tabou ; même le mot désignant l'ensemble de ce qui m'épouvantait ne devait pas ê³Ù°ù±ð prononcé. Mais la plus grande honte, je l'éprouvais devant ma propre nudité. (p. 85)”
― Mars
― Mars
“Je définirais le ridicule comme la distance entre le parfait et l'imparfait ou, formulé cyniquement, entre le négatif et le positif : le rien est toujours parfait, le quelque chose a toujours des défauts. A la sérénité du Bouddha l'agitation du monde paraît ridicule, car lui-même n'a plus rien à voir avec cela. Au cynique les sentiments du prochain paraissent ridicules parce que lui-même n'a plus de sentiments. A celui qui ne joue pas au football il parait ridicule de courir pendant des heures après un petit ballon de cuir ; il ne se demande pas si ce jeu ne serait pas follement amusant, il ne voit que le côté ridicule de ces hommes adultes qui jouent comme de petits garçons. Sans doute celui qui fait quelque chose se rend-il toujours ridicule aux yeux de celui qui ne fait rien. Celui qui agit peut toujours prêter le flanc ; celui qui n'agit pas ne prend même pas ce risque. (p. 75)”
― Mars
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“Moins tu agis, moins tu es ridicule. Tel était le verdict en vigueur chez nous et il a beaucoup contribué à faire de moi quelqu'un de distingué et de malheureux. (p. 76-77)”
― Mars
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“Cette politesse a aussi un autre aspect - très répandu, pas seulement réservé à ma famille - c'est qu'elle permet d'éviter de jamais devoir ê³Ù°ù±ð reconnaissant envers qui que ce soit. Celui qui n'accepte jamais rien ne doit jamais, non plus, dire merci et peut ainsi se soustraire à la pénible obligation d'ê³Ù°ù±ð un jour redevable à quelqu'un de quelque chose. Cette sorte de politesse n'est rien d'autre que de l'égoïsme. J'ai toujours défendu le point de vue que donner - du moins dans notre société suralimentée, où l'on ignore le besoin matériel - rend beaucoup beaucoup moins heureux que prendre. En effet, donner, n'importe quel millionnaire peut le faire (et, sur la Rive dorée, il n'y a que des millionnaires), mais accepter quelque chose avec gratitude et ne pas envoyer, dès le lendemain, un cadeau de même valeur en échange, cela, rares sont les gens entre Zurich et Rapperswil qui en sont capables. (p. 70)”
― Mars
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