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Peinture Quotes

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“(...) la fonction du Musée, comme celle de la Bibliothèque, n'est pas uniquement bienfaisante. Il nous donne bien le moyen de voir ensemble, comme moments d'un seul effort, des productions qui gisaient à travers le monde, enlisées dans les cultes ou dans les civilisations dont elles voulaient être l'ornement, en ce sens il fonde notre conscience de la peinture comme peinture. Mais elle est d'abord dans chaque peintre qui travaille, et elle y est à l'état pur, tandis que le Musée la compromet avec les sombres plaisirs de la rétrospection. Il faudrait aller au Musée comme les peintres y vont, dans la joie sobre [78] du travail, et non pas comme nous y allons, avec une révérence qui n'est pas tout à fait de bon aloi. Le Musée nous donne une conscience de voleurs. L'idée nous vient de temps à autre que ces Å“uvres n'ont tout de même pas été faites pour finir entre ces murs moroses, pour le plaisir des promeneurs du dimanche ou des « intellectuels » du lundi. Nous sentons bien qu'il y a déperdition et que ce recueillement de nécropole n'est pas le milieu vrai de l'art, que tant de joies et de peines, tant de colères, tant de travaux n'étaient pas destinés à refléter un jour la lumière triste du Musée. Le Musée, transformant des tentatives en « Å“uvres », rend possible une histoire de la peinture. Mais peut-être est-il essentiel aux hommes de n'atteindre à la grandeur dans leurs ouvrages que quand ils ne la cherchent pas trop, peut-être n'est-il pas mauvais que le peintre et l'écrivain ne sachent pas trop qu'ils sont en train de fonder l'humanité, peut-être enfin ont-ils, de l'histoire de l'art, un sentiment plus vrai et plus vivant quand ils la continuent dans leur travail que quand ils se font « amateurs » pour la contempler au Musée. Le Musée ajoute un faux prestige à la vraie valeur des ouvrages en les détachant des hasards au milieu desquels ils sont nés et en nous faisant croire que des fatalités guidaient la main des artistes depuis toujours. Alors que le style en chaque peintre vivait comme la pulsation de son cÅ“ur et le rendait justement capable de reconnaître tout autre effort que le sien, - le Musée convertit cette ³ó¾±²õ³Ù´Ç°ù¾±³¦¾±³Ùé secrète, pudique, non délibérée, involontaire, vivante enfin, en histoire officielle et pompeuse. L'imminence d'une régression donne à notre amitié pour tel peintre une nuance pathétique qui lui était bien étrangère. Pour lui, il a travaillé toute une vie d'homme, - et nous, nous voyons son Å“uvre comme des fleurs au bord d'un précipice. Le Musée rend les peintres aussi mystérieux pour nous que les pieuvres ou les langoustes. Ces Å“uvres qui sont nées dans la chaleur d'une vie, il les transforme en prodiges d'un autre monde, et le souffle qui les portait n'est plus, dans l'atmosphère pensive du Musée et sous ses glaces protectrices, qu'une faible palpitation à leur surface. Le Musée tue la véhémence de la peinture comme la ²ú¾±²ú±ô¾±´Ç³Ù³óè±ç³Ü±ð, [79] disait Sartre, transforme en « messages » des écrits qui ont été d'abord les gestes d'un homme. Il est l'³ó¾±²õ³Ù´Ç°ù¾±³¦¾±³Ùé de mort. Et il y a une ³ó¾±²õ³Ù´Ç°ù¾±³¦¾±³Ùé de vie, dont il n'offre que l'image déchue : celle qui habite le peintre au travail, quand il noue d'un seul geste la tradition qu'il reprend et la tradition qu'il fonde, celle qui le rejoint d'un coup à tout ce qui s'est jamais peint dans le monde, sans qu’il ait à quitter sa place, son temps, son travail béni et maudit, et qui réconcilie les peintures en tant que chacune exprime l'existence entière, en tant qu'elles sont toutes réussies, - au lieu de les réconcilier en tant qu'elles sont toutes finies et comme autant de gestes vains.”
Merlau-Ponty

Hermann Hesse
“Je cherchai à donner une expression à mes sentiments nouveaux par divers exercices, dont l’un acquit une grande importance. Je commençai à peindre.”
Hermann Hesse, Demian

“The most beautiful painting holds by a hard nail. (La plus belle peinture - Tient par un clou dur.)”
Charles de Leusse

Maurice Merleau-Ponty
“Rien n'est jamais acquis. En "travaillant" l'un de ses bien-aimés problèmes, fût-ce celui du velours ou de la laine, le vrai peintre bouleverse à son insu les données de tous les autres. Même quand elle a l'air d'être partielle, sa recherche est toujours totale. Au moment où il vient d'acquérir un certain savoir-faire, il s'aperçoit qu'il a ouvert un autre champ où tout ce qu'il a pu exprimer auparavant est à redire autrement. De sorte que ce qu'il a trouvé, il ne l'a pas encore, c'est encore à chercher, la trouvaille est ce qui appelle d'autres recherches. L'idée d'une peinture universelle, d'une totalisation de la peinture, d'une peinture toute réalisée est dépourvue de sens. Durerait-il des millions d'années encore, le monde, pour les peintres, s'il en reste, sera encore à peindre, il finira sans avoir été achevé.”
Maurice Merleau-Ponty, L'Å’il et l'Esprit

“Cézanne disait un jour à Charles Camoin, en se frappant le front : "La peinture, c'est là-dedans !" Il avait raison, ce bougon de génie. La Peinture n'a pas besoin de modèle... Tout est dans la tête.”
Jean Michel Rene Souche, Knife Paintings: Lozengist Movement

Hermann Hesse
“Mû par un besoin obscur, je me mis à peindre tout de suite avec des couleurs très vives. Sur ma feuille, la tête de l’oiseau était jaune d’or. En me laissant guider par ma fantaisie, je continuai mon travail et, en peu de jours, j’eus terminé.”
Hermann Hesse