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Le Désert des Tartares
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Le Désert des Tartares est un roman de l’attente et de l’irréversible. Le récit est assez simple, quoiqu� étrange : Drogo, jeune officier d’un royaume fictif, est affecté à un poste frontière, dans une vieille citadelle, à la lisière d’une étendue désertique, d’où, dit-on, pourraient surgir des hordes d’ennemis, les Tartares, à tout moment. Drogo, tout d’abord, souhaite être muté ailleurs, mais sans conviction et finalement sans succès. En définitive, il restera au fort presque toute sa vie, dans l’attente d’une guerre qui tardera toujours à s’annoncer.
La vertu principale de ce roman est, en effet, de faire sentir le passage inéluctable du temps et, sous-jacente, l'approche de la mort. L’auteur y parvient, non seulement par les réflexions existentielles de son protagoniste, mais surtout (Buzzati était également peintre) à travers des descriptions contemplatives d’objets parfois imperceptibles, des natures mortes: la course d’une étoile à travers le cadre d’une fenêtre, le parcours d’un rayon de lune sur le sol, un cheval immobile dans le désert, les rituels militaires mille et mille fois répétés, des mouvements de troupes à l’horizon, la fonte des neiges, la fuite des nuages dans l’atmosphère. Les interactions entre les soldats du fort et, occasionnellement, avec les bourgeois de la ville, sont presque toujours captivantes par leur caractère à la fois concret et insolite, leur mesquinerie dérisoire. Un trait d’écriture qui, cela a été souligné à juste titre, fait souvent penser au Kafka du ±Ê°ù´Ç³¦Ã¨²õ et du °ä³óâ³Ù±ð²¹³Ü.
Je connais peu d’exemples de romans qui se comparent à ce petit chef-d’œuvre de la littérature italienne. Peut-être Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq, Sur les falaises de marbre de Ernst Jünger ou encore Waiting for the Barbarians de Coetzee. La forteresse de Minas Tirith, attendant des assaillants de Mordor dans The Return of the King, me revient également à l’esprit.
La vertu principale de ce roman est, en effet, de faire sentir le passage inéluctable du temps et, sous-jacente, l'approche de la mort. L’auteur y parvient, non seulement par les réflexions existentielles de son protagoniste, mais surtout (Buzzati était également peintre) à travers des descriptions contemplatives d’objets parfois imperceptibles, des natures mortes: la course d’une étoile à travers le cadre d’une fenêtre, le parcours d’un rayon de lune sur le sol, un cheval immobile dans le désert, les rituels militaires mille et mille fois répétés, des mouvements de troupes à l’horizon, la fonte des neiges, la fuite des nuages dans l’atmosphère. Les interactions entre les soldats du fort et, occasionnellement, avec les bourgeois de la ville, sont presque toujours captivantes par leur caractère à la fois concret et insolite, leur mesquinerie dérisoire. Un trait d’écriture qui, cela a été souligné à juste titre, fait souvent penser au Kafka du ±Ê°ù´Ç³¦Ã¨²õ et du °ä³óâ³Ù±ð²¹³Ü.
Je connais peu d’exemples de romans qui se comparent à ce petit chef-d’œuvre de la littérature italienne. Peut-être Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq, Sur les falaises de marbre de Ernst Jünger ou encore Waiting for the Barbarians de Coetzee. La forteresse de Minas Tirith, attendant des assaillants de Mordor dans The Return of the King, me revient également à l’esprit.
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Le Désert des Tartares.
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December 19, 2017
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December 19, 2017
– Shelved as:
to-read
December 19, 2017
– Shelved
January 16, 2018
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I am wondering if you felt Quixote here too? I certainly did.