Leonard Gaya's Reviews > Solaris
Solaris
by
by

Solaris fut traduit en français en 1964, trois ans seulement après sa publication en Pologne (les tournures de cette traduction sont d'ailleurs assez datées). Le roman de Stanislas Lem devint très tôt un classique du genre, sans doute propulsé par l’adaptation cinématographique d’Andrei Tarkovsky en 1972.
Il s'agit d’un livre assez troublant. Kelvin, le narrateur et personnage principal, est un psychologue envoyé sur une station spatiale en orbite basse autour d’une planète-océan : Solaris, découverte plusieurs année auparavant et gravitant autour d’un soleil double. Cette station / laboratoire / bibliothèque est habitée par un petit groupe de scientifiques étranges, qui vivent reclus, chacun dans sa cabine. Très vite, Kelvin découvre que des « revenants » rendent visite aux habitants de la station. Dans son cas, il reçoit la visite de Harey, un double de son épouse, morte des années plus tôt. La relation qui s’installe avec cette femme est un mélange amer de tendresse, de doute et de dissimulation. La fin est à la fois dramatique et énigmatique.
Le thème essentiel de ce roman tient moins à cette relation amoureuse qu’� la recherche incessante et infructueuse d’une explication : que sont ces simulacres ? Qu’est-ce que cet océan qui semble vivant ? Est-il doué de conscience et d’intention ? Peut-on entrer en contact avec lui ? La plus grande partie du roman est consacrée à décrire la surface de l’océan, telle que le narrateur l’observe ou la rêve depuis sa cabine (les successions diversement colorés d’aubes et de crépuscules) et à relater les nombreuses théories scientifiques, les hypothèses philosophiques, les épouvantables bestiaires « métamorphiques », qui entourent la découverte de cette planète et constituent cette science (fiction) étrange qu’est la « solaristique ». En définitive, tout ce corpus confus laisse une déroutante impression de futilité, semblable à celle que produit la lecture de textes de scolastique médiévale traitant de la nature de Dieu. Sur Solaris, comme sur Terre, l’homme cherche, en vain, une réponse à la question de son origine.
Addendum : Le film d’Andrei Tarkovsky (1972) visait, à l’origine, a démontrer que le cinéma soviétique pouvait faire aussi bien, voire mieux, que le 2001 de Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke. Evidemment, le film devint finalement le produit très personnel d’un cinéaste génial, une rêverie étrange faite de souvenirs atmosphériques autour d’une ancienne isba, ponctuée de morceaux de Bach et de tableaux de Brueghel. Les éléments proprement « de science-fiction » apparaissent un peu datés, convenus, voire bizarroïdes (le parcours en voiture dans les tunnels de Tokyo).
En 2002, Steven Soderbergh et James Cameron proposèrent une autre adaptation, avec George Clooney, qui joue un psychothérapeute pris dans un drame psychologique et identitaire. Le cadre futuriste n’est pas essentiel et la dimension métaphysique du roman est mise au second plan. Toutefois, le style envoutant du film de Soderbergh, par de nombreux aspects, rappelle, là encore, 2001, l’Odyssée de l’espace .
Il s'agit d’un livre assez troublant. Kelvin, le narrateur et personnage principal, est un psychologue envoyé sur une station spatiale en orbite basse autour d’une planète-océan : Solaris, découverte plusieurs année auparavant et gravitant autour d’un soleil double. Cette station / laboratoire / bibliothèque est habitée par un petit groupe de scientifiques étranges, qui vivent reclus, chacun dans sa cabine. Très vite, Kelvin découvre que des « revenants » rendent visite aux habitants de la station. Dans son cas, il reçoit la visite de Harey, un double de son épouse, morte des années plus tôt. La relation qui s’installe avec cette femme est un mélange amer de tendresse, de doute et de dissimulation. La fin est à la fois dramatique et énigmatique.
Le thème essentiel de ce roman tient moins à cette relation amoureuse qu’� la recherche incessante et infructueuse d’une explication : que sont ces simulacres ? Qu’est-ce que cet océan qui semble vivant ? Est-il doué de conscience et d’intention ? Peut-on entrer en contact avec lui ? La plus grande partie du roman est consacrée à décrire la surface de l’océan, telle que le narrateur l’observe ou la rêve depuis sa cabine (les successions diversement colorés d’aubes et de crépuscules) et à relater les nombreuses théories scientifiques, les hypothèses philosophiques, les épouvantables bestiaires « métamorphiques », qui entourent la découverte de cette planète et constituent cette science (fiction) étrange qu’est la « solaristique ». En définitive, tout ce corpus confus laisse une déroutante impression de futilité, semblable à celle que produit la lecture de textes de scolastique médiévale traitant de la nature de Dieu. Sur Solaris, comme sur Terre, l’homme cherche, en vain, une réponse à la question de son origine.
Addendum : Le film d’Andrei Tarkovsky (1972) visait, à l’origine, a démontrer que le cinéma soviétique pouvait faire aussi bien, voire mieux, que le 2001 de Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke. Evidemment, le film devint finalement le produit très personnel d’un cinéaste génial, une rêverie étrange faite de souvenirs atmosphériques autour d’une ancienne isba, ponctuée de morceaux de Bach et de tableaux de Brueghel. Les éléments proprement « de science-fiction » apparaissent un peu datés, convenus, voire bizarroïdes (le parcours en voiture dans les tunnels de Tokyo).
En 2002, Steven Soderbergh et James Cameron proposèrent une autre adaptation, avec George Clooney, qui joue un psychothérapeute pris dans un drame psychologique et identitaire. Le cadre futuriste n’est pas essentiel et la dimension métaphysique du roman est mise au second plan. Toutefois, le style envoutant du film de Soderbergh, par de nombreux aspects, rappelle, là encore, 2001, l’Odyssée de l’espace .
Sign into Å·±¦ÓéÀÖ to see if any of your friends have read
Solaris.
Sign In »
Reading Progress
Comments Showing 1-3 of 3 (3 new)
date
newest »

message 1:
by
David
(new)
-
added it
Sep 06, 2021 05:17PM

reply
|
flag
