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Orbitor Quotes

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Mircea Cărtărescu
“Și iată infernul: trupuri goale de bărbaÈ›i È™i femei, îmbinându-se unul cu altul în gemete È™i convulsii, ieÈ™ind unul din altul la nesfârÈ™it, sfârtecându-È™i uterele È™i vaginele, umplându-È™i corpii erectili cu lubrifianÈ›i È™i cu sânge, îmbătrânind, fleÈ™căindu-se, putrezind, dar eliberând din ele ovule È™i spermii, capsule ucigaÈ™e iluminând asemenea fotonilor gura senzuală a altor femei, pulpele păroase ale altor bărbaÈ›i, părinÈ›i È™i copii È™i părinÈ›i È™i copii lăsând în urmă putreziciunea organelor disipate, a oaselor topindu-se-ncet în sicrie din acelaÈ™i cuarÈ› orbitor. BurÈ›i cuprinzând burÈ›i în care sunt burÈ›i, de parcă toate mamele È™i fiicele ar fi-nchise una într-alta, într-un È™ir nesfârÈ™it de gravide, alternanță eternă de pereÈ›i uterini È™i de fetuÈ™i gravizi cu alÈ›i fetuÈ™i, utere-n utere-n utere-n utere...”
Mircea Cărtărescu, Orbitor. Corpul

“En 1871, Louis Figuier publie Le Lendemain de la mort ou la vie future selon la science, un gros volume dans lequel il se propose de démontrer scientifiquement l'immortalité de l'âme! Selon lui, le corps et la pensée (ou l'âme) sont deux entités distinctes. Puisque d'une génération à l'autre, la matière ne disparaît pas et ne fait que changer d'état, il en est de même pour la pensée: 'Comme la matière, ell doit se transformer, sans jamais se détruire.' Il balaie donc tous les 'traités de l'âme' écrits depuis l'Antiquité, puisque ce 'fait de l'immortalité' est 'évident pour lui-même'.
Le vrai problème, c'est ce que devient l'âme après la mort: 'Il nous importerait fort peu, au fond, que l'âme fût immortelle ou non, si notre âme, étant réellement, indestructible et immortelle, allait servir à un autre que nous-mêmes, ou seulement, si revenant en nous, elle ne conservait point la mémoire de son passé. La résurrection de l'âme, sans la mémoire du passé, serait un véritable anéantissement, ce serait le néant des matérialistes.'
Louis Figuier cherche donc à démontrer que notre âme nous sera conservée 'dans l'autre vie'. Selon lui, après la mort, elle devient un être surhumain, ce que l'on nomme d'habitude un ange. 'Si l'atmosphère est le milieu, l'habitat, de l'homme, le fluide éthéré est le milieu, l'habitat, de l'être surhumain. Ce passage successif en deux milieus différents d'un être, qui subit une métamorphose quand il pénètre dans le nouveau milieu, n'est pas aussi extraordinaire, aussi anormal, aussi contraire aux lois de la nature, que l'on pourrait le croire.' C'est simplement une métamorphose, semblable à celle qui voit 'la larve more et noirâtre rampant dans la fange des étangs devenir la gracieuse libellule traversant l'air avec grâce et vigueur... On peut dire, de ce point de vue, que l'homme est la larve ou la chenille de l'être surhumain.'
Cet être va occuper un nouvel humain, dès sa naissance, à moins que l'homme dont il provient n'ait eu une existence vertueuse. Dans ce cas il subit une autre métamorphose et se transforme en archange. Louis Figuier décrit alors un prodigieux cycle théologico-écologique. À la suite d'une série de métamorphose qui l'amènent à proximité du soleil, l'esprit en devient la matière même, qui revient sur Terre sous forme de rayons bienfaisants. Ceux-ci déposent dans les plantes les germes des âmes qui mûriront ensuite peu à peu, passant des végétaux aux animaux inférieurs, puis aux oiseaux et aux mammifères, jusqu'à l'homme.
Très catholique, Figuier estimait pourtant que cette forme de métempsycose était bien préférable aux dogmes chrétiens sur l'enfer et le paradis, qu'il trouvait profondément injustes, et donc incompatibles avec la bienveillance divine: 'Le retour à une seconde vie terrestre est, en effet, une punition moins cruelle, plus raisonnable et plus juste que la condamnation aux tourment éternels. Ici la peine n'est qu'en proportion du péché; elle est équitable et indulgente, comme le châtiment d'un père.' Son livre mis à l'Index par l'Église Catholique, sera réimprimé dix fois jusqu'en 1904, dix ans après la mort de son auteur et, peut-être, sa propre métamorphose.”
Jean-Baptiste de Panafieu, Métamorphoses Deyrolle